Databac

Marcel Thiry

Né à Charleroi le 13 mars 1897, Marcel Thiry passe en Hollande en 1915, s’engage à Londres dans l’armée belge, fait la guerre en Russie et revient par la Sibérie et les Etats-Unis. Avocat en 1922, il reprend à la mort de son père la direction de l’entreprise familiale. Marcel Thiry, secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Belgique, est mort en septembre 1977. Après un premier recueil encore très marqué par le symbolisme, Marcel Thiry s’imposa dès 1924 avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver comme un poète ouvert à l’aventure, à la célébration des voyages comme à la nostalgie de l’ailleurs : « Toi qui pâlis au nom de Vancouver, /Tu n’as pourtant fait qu’un banal voyage;/Tu n’as pas vu la Croix du Sud, le vert /Des perroquets ni le soleil sauvage. » Poète cosmopolite, cousin de Levet, de Larbaud, surtout de Cendras, déjà il inscrit son expérience dans l’histoire, « Quand en avril, dix-huit, en gare de Kharbine,/ Tu dormais un sommeil plein du choc des wagons, » comme, plus tard, il enregistrera les tensions de l’été trente-neuf et saura dire les années noires de l’occupation : « Il y a les nations qui n’ont plus que leurs songes,/ Les Hollandes en deuil des îles, les Norvèges/ En exil de la mer, les Lièges et les Bruges/ Qui descendent la faim comme un escalier noir » Sensible à tout le pittoresque du vécu comme à la saveur des vocables « Et les marchands de moire et d’ombre et les marchands/ En vestons neutres se retrouvent sans surprise,/ Et le blond Capitaine Banning Cok devise/ Du fret avec Monsieur Petits-Yeux en marchant. », il l’est aussi aux rythmes de la civilisation mécanique :« Je prends ma poésie à vos courbes, voitures ... », dit-il en 1939, et plus tard, séduit par l’avion : « On bivouaquait parmi l’archipel des valises,/ Peuplade mélangée en attente d’avions./ De quel pays parlait l’occulte haut-parleuse ... » Mais Thiry sait être aussi l’homme de l’attente, du questionnement, ainsi lorsqu’il méditait en 1957 sur la vie qui passe : « A partir du trente septembre de la vie,/ Les routes sur la mer du sommeil sont gardées ». ► Principaux titres :
L'œuvre poétique complète (19241975) de Marcel Thiry a été rassemblée en un gros volume, avec un envoi de Pierre Seghers et une préface de Bernard Delvaille sous le titre : Toi qui pâlis au nom de Vancouver, 1975, Seghers;
Romans
Echec au temps, 1945, Edition Nouvelle France; 1962, La Renaissance du Livre; Juste ou ia Quête d'Hélène, 1953, La Renaissance du Livre; Comme si, 1959, Le monde du livre; Voie Lactée, 1961, De Rache;

Liens utiles