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MANICHÉISME

MANICHÉISME, n.m. du nom de Mani (ou Manes, ou Manichaeus), hérésiarque persan du IIIe siècle, qui voulait concilier le christianisme, surtout sous sa forme gnostique, avec le dualisme traditionnel de l'ancienne religion de Zoroastre (le mazdéisme). Doctrine qui pose deux principes absolus opposés, le Bien, le Mal, principes cosmiques, coéternels, luttant l'un contre l'autre. Dans certaines formes, le principe mauvais est le créateur du monde matériel dans lequel nous sommes, et de notre corps (ainsi, chez les cathares ou Albigeois). Le terme «manichéisme» s'emploie aussi pour désigner toute doctrine dualiste, qu’il s'agisse d'un dualisme ontologique ou même simplement sociologique ou psychologique (dualisme des classes ; dualisme de tendances).

MANICHÉISME

Au sens historique, c’est l’hérésie de Manès (IIIe siècle), qui voulut concilier le christianisme avec l’ancienne religion dualiste de Zoroastre. Plus généralement, on désigne par ce mot toute conception du monde qui affirme l’existence de deux principes opposés, le Bien et le Mal, en constante rivalité. On parlera notamment d’un manichéisme moral ou politique, qui divise sans nuances l’humanité en deux : les bons d’un côté, les mauvais de l’autre, et que l’on rencontre dans tous les totalitarismes.

manichéisme, toute doctrine philosophique qui admet deux principes actifs de l'univers, celui du bien et celui du mal. — Le terme vient de Manicheus (ou Manès), philosophe persan du IIIe s., qui essaya de concilier le christianisme et le dualisme de l'ancienne religion de Zoroastre : le manichéisme se voulait une religion universelle. Il se répandit en Orient, en Perse, en Inde, au Tibet, en Chine et au Turkestan, où il est encore florissant au XIe s. Il se manifesta en Europe, et d'abord en Espagne, à partir du VIe s.

MANICHÉISME (n m.) 1. — Doctrine de Manès (IIIe siècle), condamnée comme hérétique, selon laquelle le monde est partagé entre le principe du bien et celui du mal. 2. — Par ext., se dit de toute doctrine philosophique qui admet la coexistence du bien et du mal. 3. — (Sens vulg.) Tendance à expliquer la dynamique de l’action humaine par l’opposition entre les bons et les méchants (souv. péj. ; Syn. simplisme). Manichéisme Du latin manichaeus, sectateur de Mani, prophète persan du IIIe siècle après J.-C. - Doctrine de Mani, selon laquelle le bien et le mal sont deux principes éternels qui coexistent dans le monde et luttent en permanence l’un contre l’autre. - Par extension, toute pensée qui pose un dualisme radical entre ce qui est bien et ce qui est mal. • La doctrine de Mani sera combattue par les chrétiens, notamment par saint Augustin, car elle accorde au mal un statut ontologique semblable à celui du bien, comme si le monde était gouverné par deux divinités concurrentes, l'une bonne et l'autre méchante.  

manichéisme, religion fondée par Manès, formant un syncrétisme de mazdéisme, de christianisme et de bouddhisme, mais aussi faisant partie des courants gnostiques si nombreux et divers dans les premiers siècles de l’ère chrétienne. Avant tout fondé sur le dualisme, le manichéisme est la lutte du bien et du mal, du royaume de la lumière et de celui des ténèbres, de l’esprit et de la matière. C’est la religion de la lumière, établissant une cosmogonie compliquée avec la création de l’homme primitif par un démiurge mauvais : les âmes humaines sont des fragments de lumière enfermés dans la matière charnelle, qui exprime le mal originel, dont elles doivent essayer de se libérer. Seule la gnose, la «connaissance réelle», peut donner l’illumination. La voie de la libération, obtenue par l’ascèse et la pratique des vertus, est enseignée par des messagers envoyés sur terre comme Abraham, Bouddha, Jésus, surtout Manès, le dernier Paraclet. La société est divisée en deux groupes : d’une part, les parfaits, ou élus, renonçant, pratiquant la «clôture des cinq sens», vêtus de blanc, vivant dans la chasteté absolue, dans un grand souci de pureté et une ascèse très stricte; d’autre part, les auditeurs, ou imparfaits, dont le rôle est surtout de servir les parfaits, d’assurer la vie normale, mais pure et droite, réglée par un rituel de pénitence (jeûne et confession) dans l’espoir de renaître à la vie des parfaits. Le manichéisme possédait un clergé bien hiérarchisé comprenant un chef, douze apôtres et de nombreux évêques. Y a-t-il eu des sacrements? Certains l’ont soutenu. Il existait en tout cas des repas de communion, chez les élus. La grande fête annuelle, le «Bema», commémorant la «passion de Manès», était ambivalente : fête d’expiation et d’espérance. On chantait des hymnes devant un trône vide, siège de Manès (présent, bien qu’invisible), à qui on demandait, après un long jeûne, d’effacer les péchés de l'année. Le manichéisme, bien qu’il ait été longtemps confondu avec des sectes gnostiques, s’est largement répandu aux quatre points cardinaux; il a été combattu avec vigueur par les autorités chrétiennes, mais a survécu jusqu’au Xe s.; il a fortement imprégné les sectes des pauliciens, puis celles des bogomiles, des patarins et des cathares. En Asie centrale et en Chine, il a subsisté dans des sociétés secrètes jusqu’au XVIIe s. Longtemps méconnu, il a été abondamment révélé par les découvertes des manuscrits des grottes de Tourfan (Turkes-tan) et du Fayoum (Égypte).




Doctrine religieuse fondée au IIIe s., dans l'Empire perse sassanide, par Manès (ou Mani, v.). Le manichéisme est une doctrine essentiellement dualiste, dont l'inspiration principale vient de la religion iranienne, mais qui comporte également des éléments hindous, bouddhiques et gnostiques chrétiens. Dès les origines, le bien et le mal se mêlèrent et provoquèrent une lutte terrible dans l'homme et dans l'univers. Pour l'homme, le salut consiste à échapper à la prison de son corps par l'ascèse. En pratiquant un ascétisme intégral et en renonçant à reproduire la vie, les « élus » seront délivrés dès leur mort. Les « auditeurs » ne le seront, quant à eux, qu'après plusieurs réincarnations. À la fin du monde, le mal sera définitivement séparé du bien. Après la mort de Manès (275), l'Église manichéenne, persécutée par les Sassanides zoroastriens, se répandit en Syrie, en Palestine, en Égypte, au N. de l'Arabie. En Asie, elle pénétra en Sogdiane, en Chine (vers 695), et, aux VIII/IXe s., le manichéisme fut la religion officielle des Ouïgours. En Occident, cette religion atteignit Rome, le sud de la Gaule et l'Espagne. Le manichéisme survécut clandestinement pendant des siècles et contribua, au Moyen Âge, à la naissance des hérésies des bogomiles et des cathares.

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