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MANDCHOURIE

L'ancien pays des Mandchous est devenu un ensemble de trois provinces dites du Nord-Est chinois, le Heilongjiang au nord avec Harbin pour capitale, le Jilin et Changchun au milieu et le Liaoning dominé par Shenyang au sud. Après avoir été colonie russe jusqu’en 1905, ce qui permit la création du port de Dalian (Port-Arthur) libre de glaces en hiver, puis colonie japonaise, la Mandchourie a été le fer de lance de l’industrie lourde de la Chine maoïste à partir de 1950, sur la base de l’industrialisation engagée dans les années 1930 lors de l’occupation japonaise (Mandchoukuo). De grandes villes millionnaires en habitants (outre les trois capitales, Dalian, Anshan, Benxi, Fushun, Qiqihar), des ports et des sites pétrolifères en font encore aujourd’hui le premier ensemble chinois pour l’industrie. Avec le déclin programmé des entreprises d’État dans la production, la reconversion des usines - et surtout des ouvriers - pose des problèmes considérables. En outre, la réduction prévue du nombre des fonctionnaires met en concurrence dans une région en pleine mutation plusieurs millions de travailleurs jusqu’alors habitués à dépendre du « bol de riz en fer » assuré par l’État (emploi à vie, voire héréditaire, salaires mensuels, retraites, soins, logement, crèches, rations alimentaires et textiles…). Mais le potentiel tant énergétique que minier de la Mandchourie est tel que, joint à une agriculture mécanisée, une exploitation des forêts et des défrichements possibles de terres humides, il peut lui permettre un nouveau développement une fois surmontée la crise. Région du nord-est de la Chine, séparée de la Russie, au N., par les fleuves Argoun, Amour et Oussouri. Formée d'une grande plaine centrale ceinturée de montagnes, la Mandchourie fut occupée dès une époque très ancienne par des peuples de race toungouse, parents des Djurtchèt (v.) qui conquirent au XIIe s. la Chine du Nord. Ces Djurtchèt ou Kin, soumis aux Mongols aux XIIIe/XIVe s., reprirent leur indépendance à l'époque de la dynastie Ming. En 1616, un chef des Kin réalisa l'unité des tribus mandchoues, fonda l'empire Ts'ing et, ayant battu les armées Ming, établit sa capitale à Moukden (1625). À la faveur des dissensions intestines qui affaiblissaient l'Empire chinois, les Mandchous renversèrent les Ming et fondèrent en 1644 la dynastie Ts'ing ou dynastie mandchoue, qui devait régner sur la Chine jusqu'en 1912. Réunie dès lors à la Chine, la Mandchourie reçut de nombreux immigrants chinois. Les Russes, qui atteignirent l'Amour en 1649, manifestèrent dès la fin du XVIIe s. des visées sur cette région. Au traité de Nertchinsk (6 sept. 1689), la frontière des deux empires fut fixée sur l'Amour, à partir du confluent de ce fleuve avec la Chilka, tout le bassin de l'Amour restant à la Chine. La pression russe sur la Mandchourie reprit dans la seconde moitié du XIXe s. En 1860, les Chinois furent contraints de céder aux Russes les régions situées au N. de l'Amour et à l'E. de l'Oussouri. La menace japonaise sur la Mandchourie ne fit que renforcer la vigilance du gouvernement de Saint-Pétersbourg : par le traité du 6 sept. 1896, les Russes obtinrent la concession d'une voie ferrée destinée à relier directement, à travers la Mandchourie, Vladivostok au Transsibérien ; en mars 1898, ils se firent en outre céder à bail le grand port de Port-Arthur, sur la presqu'île de Liaotoung. En 1900, profitant de l'agitation des Boxers, les Russes occupèrent enfin toute la Mandchourie, et cette annexion déguisée fut une des principales causes de la guerre russo-japonaise de 1904/05. À la suite de la victoire japonaise et du traité de Portsmouth (5 sept. 1905), la Mandchourie fut partagée en deux zones d'influence, japonaise au S., russe au N. Après la chute de la dynastie mandchoue, les Japonais améliorèrent leur position en Mandchourie à la faveur de la révolution russe de 1917. Puis, ils se rendirent progressivement maîtres du pays et, le 1er mars 1932, ils érigèrent la Mandchourie en État indépendant du Mandchoukouo, à la tête duquel ils placèrent P'ouyi, dernier empereur de la dynastie mandchoue détrôné en 1912, qui fut proclamé empereur du Mandchoukouo sous le nom de K'ang-to (1er mars 1934). L'État du Mandchoukouo ne fut jamais qu'un État fantoche, contrôlé par le Japon. La Mandchourie fut conquise sur les Japonais en août 1945 par des forces soviétiques. Les Russes cédèrent ensuite la région aux autorités communistes chinoises, à l'exception de la base de Port-Arthur, qui ne fut restituée qu'en 1955. La Mandchourie est, depuis, devenue la principale région industrielle de la Chine.



MANDCHOUKUO En japonais Manshu koku. Nom de l’État fantoche pro-japonais établi en Mandchourie en mars 1932 après l’« incident mandchou » du 18 septembre 1931. Ce jour-là, la garnison japonaise qui surveillait le chemin de fer sud-mandchourien imputa aux Chinois l’explosion d’une bombe sur la voie ferrée près de Moukden. Cet attentat, en réalité ourdi par les colonels Ishiwara Kanji (1889-1949) et Itagaki Seishiro (1885-1948), servit de prétexte pour occuper toute la Mandchourie. Devenue Mandchoukuo, elle fut dirigée par Pou-yi (1934-1945), dernier empereur de Chine déposé à l’âge de six ans en 1912.


MANDCHOURIE. Ancien nom donné à une partie de la Chine qui forme aujourd'hui la majeure partie de la Chine du Nord-Est. Les Mandchous conquirent la Chine au début du XVIIe siècle, lui donnant les souverains de la dynastie des Qing (1644-1911). La région fut occupée entre 1931 et 1945 par le Japon qui y établit un État vassal, le Mandchoukouo à la tête duquel il placèrent le dernier empereur de Chine.

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