LOUIS VII LE JEUNE

LOUIS VII LE JEUNE

Fils de Louis VI et d’Adélaïde (ou Alix) de Savoie, né vers 1120. Roi en 1137, il conserva auprès de lui les ministres de son père, dont Suger, et acheva la soumission des féodaux de l’Ile-de-France. Par son mariage avec Aliénor d’Aquitaine, il acquit une grande partie du midi et de l’ouest de la France. Mais il commit deux lourdes fautes préjudiciables à l’avenir du royaume: d’abord, sa participation à la croisade prêchée par saint Bernard (1147), expédition qui se solda par un échec devant Damas (1148) et la perte de son armée; ensuite, son divorce d’avec Aliénor (1152), laquelle reprit sa dot pour épouser Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre (1154). La même année, Louis VII s’unit à Constance de Castille, puis, après la mort de celle-ci, à Adèle de Champagne dont il eut enfin un fils, le futur roi Philippe II Auguste. Roi peu habile, il sut toutefois tirer parti de la révolte des fils de Henri II contre leur père, limitant ainsi la montée en puissance de l’Angleterre. Il mourut à Paris en 1180. Dates de règne : 1137-1180 Épouse : Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), Constance de Castille (1136-1160), Adèle de Champagne (1140-1206). Son mariage avec Aliénor d'Aquitaine étend le domaine royal à tout le sud-ouest de la France actuelle. Dès le début de son règne, Louis VII multiplie les erreurs diplomatiques. Entré en conflit contre la papauté et Thibaut IV de Champagne, il est excommunié et finit par se soumettre. Il décide alors de participer à la deuxième croisade en Terre sainte. Il confie la régence du royaume à son ministre Suger et embarque avec son épouse Aliénor. L'entreprise tourne au fiasco. Suger exerce la régence pendant toute la durée de l’expédition. Un conflit opposant le roi et la reine s'envenime, mais Suger dissuade le monarque d'annuler le mariage. À la mort du ministre, Louis VII passe outre ses conseils. Aliénor se remarie deux mois plus tard, en 1152, avec Henri II Plantagenêt, comte d'Anjou, duc de Normandie et surtout futur roi d'Angleterre. Cet épisode marque le début de la longue lutte qui opposera les Capétiens et les Plantagenêts. Le roi de France appuie les adversaires du roi d'Angleterre, sans succès. Louis VII est fidèle à l'œuvre entreprise par son père sur le plan administratif. Il poursuit l'affirmation du pouvoir royal sur les provinces et légifère. Il soutient le mouvement communal et favorise l'émancipation des serfs. Aliénor ne lui avait donné que deux filles, et sa deuxième union avec Constance de Castille ne lui garantira pas davantage d’héritier. Il lui faudra attendre son mariage avec Adèle de Champagne pour offrir un unique héritier au royaume, le futur Philippe Auguste.

Fils de Louis VI, L. est sacré du vivant de son père en 1131. En 1137, il épouse à Bordeaux Aliénor d’Aquitaine. Son père étant mort le 1er août 1137, il se fait couronner roi de France à Bourges le 25 décembre. Un conflit s’engage rapidement avec le pape Innocent II et avec le comte Thibaut [IV] de Champagne. Le pape ayant envoyé le pallium à Pierre de La Châtre, élu archevêque de Bourges, le roi lui refuse l’investiture temporelle. Le comte de Champagne soutient l’archevêque, souhaitant aussi venger sa nièce dont le mariage avec Raoul de Vermandois avait été cassé. Le pape jette l’interdit sur le royaume et L. envahit la Champagne et brûle Vitry-sur-Marne (1142). Pour expier cet événement, parce que les ambassadeurs de Terre sainte annonçaient la prise d’Edesse et malgré les conseils de Suger, L. se résout à partir en croisade. Le 31 mars 1146, il prend la croix à Vézelay. Durant l’absence du roi (1147-1149), Suger administre le royaume. Parti de Saint-Denis le 8 juin 1147, L. prend la route de terre, par la Hongrie et la Bulgarie. Il est à Constantinople le 4 octobre. Après des combats en Asie Mineure, le roi laisse une partie de son armée et s’embarque pour la Palestine. Il arrive à Antioche puis, après Jérusalem, il part assiéger Damas avec l’empereur Conrad III. Mais le siège est un échec. Le roi rentre dans son royaume par l’Italie et Rome en novembre 1149. A cause de la mésentente avec Aliénor, il fait prononcer son divorce en mars 1152. Aliénor épouse en avril Henri II Plantagenêt. De 1152 à 1180, toute la fin du règne est ponctuée de conflits entrecoupés de trêves entre les deux hommes. En juillet 1153, L. entre en Normandie et prend Vernon mais cette tentative n’aboutit pas. Lors de la conférence de Gisors (1158), Henri II propose de fiancer son fils aîné avec une fille de L. et de sa seconde épouse Constance de Castille. Mais peu après la guerre se déplace en Toulousain. Les deux rois marchent sur Toulouse (1159) et L. fait attaquer en même temps la Normandie. Une trêve est signée en décembre 1159 puis un traité de paix intervient en mai 1160 : le Vexin normand sera donné en dot à Marguerite, qui doit épouser Henri, fils d’Henri II. L. reçoit en France le pape Alexandre III (sept. 1162). En 1164, il donne asile à Thomas Becket ; il fait conclure la trêve de Montmirail (janv. 1169) et organise à Amboise (12 oct. 1170) une conférence entre Thomas Becket et Henri II. Henri II et ses trois fils font hommage au roi de France. L. soutient ensuite la révolte des princes contre leur père qui se termine par la paix de Montlouis (sept. 1174). Après un pèlerinage au tombeau de Thomas Becket à Canterbury (août 1179), L. fait couronner à Reims (1er nov. 1179) son fils Philippe qu’il avait eu avec sa troisième femme Adèle de Champagne. Il meurt le 18 septembre 1180 à Paris et est enterré à l’abbaye de Barbeaux. Bibliographie : Yves Sassier, Louis VII, 1991.

(v. 1120 Paris, 1180). Roi de France ( 1137-1180). Il poursuivit avec Suger l'oeuvre de son père Louis VI et participa à la deuxième croisade (1147-1149). Par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, il acquit le vaste duché d'Aquitaine. Cependant, il commit l'erreur de répudier sa femme qui reprit sa dot, se mariant peu après avec le comte d'Anjou, duc de Normandie et futur roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt, ce qui constitua une grave menace pour la France avec la constitution de l'empire Plantagenêt. Voir Cent Ans (Guerre de).