Databac

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. Lalande écrivait, il y a un siècle : « Dépendance fonctionnelle supposée de certains phénomènes psychiques par rapport à certaines régions du cerveau ». Aujourd'hui, la supposition est abandonnée, du moins pour les phénomènes proprement psychiques. L’expression cachait une théorie matérialiste qui niait la réalité de l'esprit. Bergson (Matière et Mémoire) a établi en 1896 que le système de localisations imaginé par Broca n'a aucune valeur scientifique. En revanche, les localisations existent pour les phénomènes moteurs : telle zone commande, au moins en partie, tels mouvements musculaires (localisations motrices), soit au niveau du cortex, soit à celui de la moelle épinière, et les atteintes de ces zones empêchent l'exécution de ces mouvements (mais non le désir, la représentation, etc.). Ainsi, des neurologues contemporains écrivent : a) « S’il est permis de parler actuellement de localisations motrices, on ne peut parler de localisations psychiques » (Alajouanine et CORNIL). b) «Les localisations étroites assignant à chaque trouble [du langage] une zone déterminée ne peuvent plus être admises. L'aphasie est un syndrome complexe : même si la lésion est localisée en un point, les troubles fonctionnels portent sur la plupart des modalités du langage articulé » (G.-H. Roger)

LOCALISATION, LOCALISATIONS CÉRÉBRALES

♦ En psychologie, la localisation est l’opération par laquelle nous situons les sensations corporelles ou les perceptions relativement à notre corps ou à l’espace extérieur. Par analogie, on appelle localisation des souvenirs leur repérage dans la chronologie individuelle ou sociale.

♦ Relations supposées entre les phénomènes psychiques et des régions précises du cerveau admises comme leur « siège », les localisations cérébrales ont été affirmées notamment par la phrénologie de Gall et par le chirurgien P. P. Broca (1824-1888, Sur le siège de la faculté du langage articulé, 1861) qui repérait le siège du langage dans la troisième circonvolution frontale gauche - ce que paraissait confirmer l’amnésie (dite de Broca) consécutive à sa lésion. Ces théories sont aujourd’hui abandonnées. On admet plutôt l’existence de zones où s’effectuent les chaînes de neurones nécessaires à l’activité psychique ; la base du cerveau serait simplement « spécialisée » dans la vie végétative et émotionnelle, l'écorce cérébrale dans les fonctions sensorielles, motrices et intellectuelles. On constate de surcroît qu’en cas de lésion, les circuits atteints sont progressivement relayés par d’autres.

localisations cérébrales (théorie des), conception selon laquelle une fonction particulière dépend d'une zone précise du cerveau. Annoncée par le système phrénologique de F. J. Gall, cette doctrine, qui affirme la correspondance entre certaines régions du cerveau et les fonctions mentales, s'est développée au XIXe siècle à partir des travaux de P. Broca sur le langage. On a pu déterminer des zones corticales liées à la vision (cortex occipital), à la sensibilité tactile (cortex pariétal), à l'audition, au langage, etc. D'une façon générale, les formations de la base du cerveau concernent la vie instinctive et émotionnelle, tandis que l'écorce cérébrale contrôle les fonctions sensorielles, motrices et intellectuelles. On ne croit plus à l'existence d'un « siège » déterminé des « facultés » mentales, mais à des zones fonctionnelles, par où passent les circuits neuroniques nécessaires à l'activité nerveuse. En cas de lésion cérébrale, les circuits détériorés peuvent être relayés par d'autres, qui s’établissent spontanément après un certain laps de temps.

localisations cérébrales (théorie des), théorie qui affirme une correspondance entre certaines parties du cerveau et certaines fonctions psychiques : mémoire, émotions, etc. — En fait, il est impossible d'assigner objectivement une partie du cerveau à une faculté particulière de l'esprit humain (de déterminer, par ex., un centre du calcul ou de la mémoire). En revanche, l'anatomie, la physiologie et la pathologie permettent de déterminer des régions de l'écorce cérébrale liées à la motricité (circonvolution frontale ascendante), à la sensibilité (pariétale ascendante), à la vision (cortex occipital), etc. La théorie des localisations fut, au XIXe siècle, particulièrement développée par Ribot. A l'heure actuelle, à la suite des études de P. Marie (1906-1907), puis de Charles Foix, pendant la guerre de 1914, on constate des phénomènes de suppléance en cas de lésion du cerveau, de même que l'atteinte d'une partie du cerveau entraîne une modification générale de la personnalité et non, simplement, la suppression d'une de ses facultés. La théorie globale des « structures », développée par Kurt Goldstein dans son ouvrage sur la Structure de l'organisme, a supplanté celle des localisations.

 

Liens utiles