liturgies, services publics imposés aux citoyens les plus fortunés.
liturgies, services publics imposés aux citoyens les plus fortunés. Il s'agissait d’organiser à ses propres frais certaines manifestations de la vie publique. Les riches métèques y étaient aussi astreints. Les liturgies existaient dans la plupart des cités grecques et surtout dans celles où l’on organisait des jeux, des concours =► agôn ou de grandes fêtes. C’est cependant à Athènes qu’elles sont le mieux connues. Elles se divisaient en liturgies ordinaires et extraordinaires. Les premières se renouvelaient chaque année, les secondes n’étaient établies qu’en temps de guerre; c’étaient l’eisphora (et la proeisphora) et la triérarchie. Celle-ci était réservée aux pentaco-siomédimnes ; l’État leur fournissait la coque du vaisseau et les agrès, et, par la suite, il paya les équipages, à charge par le triérarque, qui prenait pendant cette année le commandement du bateau, de le faire mettre à l’eau et de l'entretenir ou de le réparer. À la suite de la guerre du Péloponnèse, on put se mettre à deux pour assurer cette charge, puis à plusieurs citoyens, qui ne prenaient plus le commandement de la trière. Les liturgies ordinaires étaient fort nombreuses et variaient d’importance. La plus importante était la chorégie. La gymnasiarchie consistait dans l'organisation des courses aux flambeaux, qui avaient lieu lors de certaines fêtes ; chaque tribu présentait son gymnasiarque, qui recrutait et entraînait les coureurs et les équipait. Elle était très onéreuse. L’hestiasis consistait à assurer les frais du repas public qui avait lieu dans les dèmes lors des Dionysies, des Panathénées et des Thesmophories. L’archi-théorie consistait dans le paiement d’une partie des frais d’une théorie envoyée par l’État dans des solennités étrangères. L’arrhéphorie était sans doute la charge de l’entretien des quatre jeunes filles choisies parmi les familles les plus illustres pour aller tisser dans le temple d'Athéna Polias un péplos pour la déesse, lequel devait lui être offert lors d’une fête pendant le mois de Skirophorion. Ainsi y avait-il chaque année plus de soixante liturgies ordinaires. Divers biens étaient exemptés des liturgies : ceux des épiclères, des orphelins, des infirmes, des clérouques absents d’Athènes, etc. Les honneurs et le prestige que valaient les liturgies faisaient que les riches s’y soumettaient en général de bonne grâce, sinon avec ostentation. Cependant, la procédure de l’antidosis (« permutation ») permettait d’échapper à une liturgie. Le citoyen désigné pouvait choisir un autre citoyen qu’il croyait plus favorisé et le sommer de prendre la liturgie en charge. Un procès s’engageait; on évaluait les biens réciproques et on tenait compte du nombre de liturgies déjà assumées. Si le demandeur était débouté, il devait assurer la liturgie ; s’il gagnait, l’autre la prenait en charge ou il demandait l’échange de sa fortune avec celle du demandeur, qui ne pouvait refuser.
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