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Les mines dans la Grèce antique

mines. La grande région minière de l’Antiquité a été l’Ibérie (Espagne), riche en or, en argent, en plomb argentifère, en cuivre, en étain, en fer et en mercure, dont elle était le seul producteur. (Pour les ressources de métaux des différentes régions, =► métaux. Les autres produits extraits d’un milieu composite par divers procédés étaient l’asphalte, ou naphte, le nitron, le sel, le soufre. Les Grecs connaissaient le lignite et peut-être la houille, mais sans savoir l’utiliser; le pétrole était confondu avec l’huile, dont Strabon cite une source près de l’Ochos, rivière d’Asie centrale (Tedjend). Le bitume (asphaltas, naphta) était surtout utilisé en Babylonie, chez les Égyptiens pour l’embaumement des morts, chez les Sabéens pour les fumigations. Le nitron, sorte de soude ou de potasse, était utilisé pour le blanchiment des tissus, les teintures, la fabrication du verre et il servait aussi d’engrais. On en trouvait en Macédoine, dans les lacs d’Égypte et surtout dans le lac Thopitis ou Thospitis (aujourd’hui lac de Van, en Arménie). Le sel, utilisé dans l’alimentation et en médecine, était extrait soit des salines marines (lagunes de Tarente, d’Égypte, lacs salés d’Asie Mineure, mer Morte), soit de mines de sel gemme; celles-ci abondaient en Espagne et elles étaient une des principales richesses de la Sicile ; le nome de Sopithèse, en Égypte, en produisait en abondance ; il y avait de véritables montagnes de sel en Carmanie (sud de la Perse), et les habitants de Gerrha, sur le golfe Persique, bâtissaient leurs maisons avec du sel ; d’autres mines de sel se trouvaient dans le canton de Ximène, sur l’Halys, en Asie Mineure ; dans l’île de Méroé, sur le haut Nil; en Cappadoce (Asie Mineure) ; près du lac Kapauta, en Atropatène (Médie). Le soufre était utilisé par les foulons pour le blanchiment des laines, en médecine et pour purifier les maisons ; on le trouvait dans l’île de Mélos (Milo), dans les îles Éoliennes, en Campanie. Parmi les autres produits miniers, l’alun, surtout utilisé dans la pharmacopée, provenait de l’île de Lipara, de la Sardaigne, de Chypre, d’Égypte, de Mélos, de Macédoine, du Pont. La craie, également utilisée en médecine, provenait de Thessalie et de Lycie. Le Pont (Sinope), Chypre, l’Ibérie et la Carmanie étaient les plus grands producteurs de minium, oxyde de plomb utilisé pour la peinture et en médecine ; l’ocre, oxyde de fer, avait la même destination et provenait des régions riches en mines de fer; la céruse (psimythion), un carbonate de plomb, était utilisée comme cosmétique et en peinture (la meilleure provenait de Rhodes). Zéphyrion, en Cilicie, était un grand producteur de molybdène, utilisé dans la composition des onguents et en médecine. La sandaraque, ou arsenic rouge, produite en Cappadoce, entrait dans la composition des caustiques et des épilatoires, et servait à enlever les excroissances de chair ; il en était de même pour l’arsenic jaune, gris de fer, provenant de diverses régions riches en mines de fer. L’exploitation des mines se faisait soit à ciel ouvert, soit par galeries souterraines. Les instruments étaient le marteau, le pic, le coin, la pelle ; pour faire éclater les roches plus résistantes, on utilisait l’eau et le feu. Pour aérer les galeries, on creusait deux puits parallèles à leurs extrémités et on faisait du feu au fond de l’un d'entre eux, ce qui causait un appel d’air. Les mines appartenaient soit à des particuliers, soit à l’État. Ce dernier les affermait, ce qui était le cas, par exemple, pour les mines d’argent du Laurion, ou bien il les exploitait pour son propre compte ; il en était ainsi plus particulièrement pour les mines d’or et les salines dont Byzance, la Syrie des Séleucides, l’Égypte des Lagides s’étaient réservé le monopole. Le travail des mines était fort éprouvant, surtout à cause des conditions de travail et des dangers qu’on courait; pour certaines mines très insalubres, comme celles du Sandaracurgium, mont de Paphlagonie (Asie Mineure), d’où l’on extrayait la sandaraque, on avait le plus grand mal à recruter des mineurs. Ceux-ci étaient des hommes libres, mais plus souvent des esclaves. Les mines du Laurion occupaient près de 20 000 esclaves, et Nicias, qui exploitait contre redevance une partie de ces mines, y employait un millier d’esclaves. C’est d’ailleurs l’exploitation des mines qui requérait, entre les mains d’un seul exploitant, le personnel le plus nombreux.

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