Les métaux dans la Grèce antique
métaux. Le métal le plus anciennement connu est peut-être l’or, qu’on a trouvé en abondance dans les tombes d’époque mycénienne. Les deux plus célèbres régions aurifères étaient la Colchide (tradition des Argonautes et de la Toison d’or) et la Phrygie (le Pactole était riche en alluvions aurifères qui firent la richesse du roi Midas et celle de Crésus, roi de Lydie). Le mont Pangée, à la limite de la Thrace, et la Macédoine étaient aussi riches en filons aurifères ; les autres centres étant : les mines de l’Oural, du Caucase, de la Bactriane, de la Torade et de la Nabatène en Asie, celles d’Égypte et de Nubie en Afrique; en Europe, on exploitait des filons à Thasos, dans les Cyclades et en Illyrie. L’argent, autre métal précieux, également utilisé en orfèvrerie dès l’époque préhellénique, servit surtout à fabriquer les monnaies. Les mines du Laurion, en Attique, sont les plus célèbres ; on en recueillait aussi dans le Pangée, à Siphnos (dans les Cyclades), en Épire, en Sicile, peut-être les Grecs utilisèrent-ils aussi l’argent des mines d'Ibérie. Le cuivre, le plus ancien des métaux utilitaires, n’était plus guère utilisé seul à l’époque historique; les centres miniers étaient l’Eubée, Chypre (c’était le seul cuivre qui donnait la cadmie, le vitriol et le spodium), l’Éolide, le Bruttium (en Italie), la Carmanie (en Perse) et surtout l’Ibérie (Turdétanie). L’étain employé pur ne servait qu’à faire des miroirs et de petits vases à parfum ; il était surtout recherché pour être mélangé avec le cuivre et former le bronze, ou airain, dont l’utilisation à l'époque classique a été des plus variées (monnaies, statues, ornements, meubles, revêtement de portes et de murs, etc.). L’étain, très rare en Méditerranée orientale, devait être exporté, par voie terrestre ou maritime, de l’Espagne, de la Gaule et surtout des îles Cassitérides, qu’on a identifiées en général avec les îles Scilly, près des côtes de la Cornouaille anglaise. Le monopole de l’étain appartint d'abord aux Phéniciens, maîtres de la Méditerranée occidentale, ce qui obligea les Grecs à s’ouvrir des voies de commerce par l’Europe centrale et la Gaule. Le plomb, connu aussi dès l’époque préhellénique, était utilisé pour faire des jetons, des tablettes, des lampes, des larnax ; il servait aussi pour les scellements en architecture, comme colorant pour la toilette et pour la médecine. On en trouvait en Attique, dans le Laurion, dans les Cyclades, à Rhodes, à Chypre, en Macédoine, en Cilicie, en Sicile, en Espagne. Le fer a été connu seulement à la fin de l’époque mycénienne. Il y avait quelques gisements en Grèce (Laconie, Béotie, Eubée) et dans les Cyclades, mais les grands centres miniers se trouvaient en Asie Mineure (dans le Caucase, chez les Chalybes, voisins de l’Arménie, qui auraient été les premiers à travailler le fer), en Phénicie, en Europe centrale et surtout en Ibérie. Les Grecs connaissaient la trempe du fer dès l’époque homérique (on trempait dans l’eau ou dans l’huile). Ils connaissaient aussi l’acier (khalyps) — du nom des Chalybes, qui l’auraient les premiers travaillé — qui est du fer mélangé avec une faible proportion de carbone ; la trempe de l’acier était aussi pratiquée. L’électron était un alliage d’or et d’argent utilisé en orfèvrerie dès l’époque mycénienne ; il servit aussi au monnayage. Quant à l’orichalque (oreikhalkos), qu’on trouve mentionné dans Homère, mais aussi chez Hésiode et Platon, c’est une sorte de laiton, mélange à base de cuivre avec on ne sait exactement quel métal.