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Les métèques, étrangers domiciliés dans une cité

métèques, étrangers domiciliés dans une cité.

On trouvait des métèques dans presque toutes les cités grecques, où ils étaient surtout artisans et commerçants. Leur condition était à peu près partout identique à celle qui leur était faite à Athènes, où nous la connaissons le mieux. Ils y étaient fort nombreux (ils ont représenté jusqu’à 40 p. 100 de la population libre de l’Attique à l’époque de Périclès) et pratiquaient les petits métiers (boulangers, coiffeurs, portefaix...), mais ils étaient aussi maçons, potiers, médecins, architectes, banquiers, armateurs... Les États démocratiques, et plus particulièrement Athènes, ont toujours été favorables aux étrangers, qui contribuaient largement à l’expansion économique des cités. L’étranger qui voulait se fixer en Attique se choisissait un répondant {prostate}, qui l’inscrivait sur la liste de son dème; le métèque ne lui avait, par ailleurs, aucune obligation (ce n’était qu’une formalité), et il dépendait ensuite du polémarque : cette inscription au dème était une sorte d’adresse. Le métèque était en partie assimilé à la cité, bien qu’il n’ait pas eu les droits du citoyen. Il n’avait d’abord pas de droit politique ; il ne pouvait non plus posséder de biens immobiliers ; en justice, son témoignage avait moins de valeur que celui d’un citoyen, et, si un citoyen tuait un métèque, on considérait l’homicide comme involontaire, ce qui faisait que le meurtrier n’encourait pas la peine de mort. Dans les mariages, les enfants issus d’une union entre un métèque et une citoyenne n’avaient pas de droits politiques. Ils devaient payer un impôt spécial, le « metoikon », et ils étaient soumis à l'eisphora et aux liturgies, excepté à la triérarchie. Les liturgies qui leur étaient réservées aux Panathénées venaient du fait qu’ils participaient à cette fête : dans la procession, avec leurs femmes, ils portaient les hydries, les bassins, les ombrelles. Ils participaient aux fêtes religieuses, mais étaient exclus des sacrifices et ne pouvaient être prêtres, charge en général héréditaire au sein de grandes familles. Soumis aux obligations militaires, ils servaient comme hoplites, comme peltastes — armée, et surtout dans la marine ; seule la cavalerie était réservée aux hippeis. Réellement intégrés à la cité, ils logeaient où ils voulaient, étaient protégés par la loi comme les citoyens, avaient toute liberté de parole et étaient officiellement mentionnés dans les prières publiques. Ils remplissaient même des fonctions d’arbitres —► arbitrage, d’ambassadeurs, de hérauts. Pour services rendus, on leur conférait des honneurs (éloges, titre d’évergète [« bienfaiteur »], couronnes) et des privilèges (isotélie, droit de propriété immobilière, proxénie, droit de cité). La condition des affranchis était à peu près la même que celle des métèques, sauf qu’ils devaient en outre payer un impôt d’un triobole et qu’ils conservaient des devoirs envers leur ancien maître.

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