LE NOM DES NOTES DE LA GAMME
Alors que, dans l'usage de beaucoup de pays, les notes de la gamme sont désignées par des lettres (C = do ; D = ré ; E = mi ; F = fa; G = sol; A = la; B = si), en France (comme en Italie) nous avons adopté une nomenclature tirée d'un hymne chrétien, l'hymne en l'honneur de saint Jean-Baptiste, aux deuxièmes vêpres de la fête du 24 juin. Le musicien Gui d'Arezzo, celui qui a proposé le nom des lettres pour désigner les notes, a observé que l 'hymne en question, uvre de Paul Diacre (Paul Warnefrid, 740-801), présentait d'un vers à l'autre une succession d'intervalles correspondant à ceux de la gamme. Voici la première strophe de l'hymne : puis un ton plus haut : un ton plus haut : un demi-ton plus haut : un ton plus haut : un ton plus haut : un ton plus haut : Ut queant Iaxis Resonare fibris Mira gestorum Famuli tuorum Solve polluti Labii reatum Sancte loannes. On notera que la succession des intervalles est exactement celle des intervalles d'une gamme majeure et que la première syllabe de chaque vers a donné le nom de la note correspondante. Pour le si, il faut le reconstituer avec les initiales S I de sancte loannes. Le ut, toujours en usage, est cependant remplacé par le do, plus sonore, dans la pratique du solfège. Voici la traduction de l'hymne, toujours chanté (en principe) dans la liturgie catholique de rite latin : «Pour que tes serviteurs puissent faire retentir à pleine voix les merveilles de tes grandes actions, absous le péché de leur lèvre souillée, ô saint Jean ! »