Databac

LE BONHEUR (citations + auteurs)

Le bonheur : un état qui dure

Un instant de bonheur n’est pas le bonheur

«Une hirondelle ne fait pas le printemps, et un seul beau jour ne le fait pas non plus : ainsi ni à la béatitude ni au bonheur ne suffisent un seul jour ni un peu de temps» (Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 6).

Précarité du bonheur

«L'homme heureux ne saurait jamais devenir misérable, tout en n’atteignant pas cependant la pleine félicité s’il vient à tomber dans des malheurs comme ceux de Priam» (Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 11).

Le bonheur est un plaisir stable

«Le bonheur le plus grand est celui qui est le plus durable ; le bonheur le plus passager ou de peu de durée s’appelle plaisir» (d’Holbach, Système de la nature, 1770).

Les morales dualistes : le bonheur est l'affaire de l'âme

Platon : le bonheur n’est pas de ce monde

«Nous avons reconnu que l’âme est immortelle. [...] Quand j’aurai bu le poison, déclare Socrate à l’un de ses amis, je ne resterai plus près de vous, mais [...] je m’en irai vers les félicités des bienheureux. [...] Je ne resterai pas quand je serai mort. Je m’en irai d’ici [...]. Aie donc confiance et dis que c’est mon corps que tu ensevelis» (Platon, Phédon, 115 a et suiv.).

Platon, saint Thomas d’Aquin : la méditation nous prépare au bonheur posthume

L’activité spéculative est «une sorte de commencement ou de participation à la félicité à venir» (Thomas d’Aquin, Somme théologique, I 2ae, q. 66, art. 3).

Saint Augustin : le bonheur est «fruition» de Dieu

«Puisque c’est vers le bonheur que tend la philosophie, le vrai philosophe sera heureux en jouissant du Dieu qu’il aime» (saint Augustin, La Cité de Dieu, VIII, 8).

Les morales de l'intérêt : le bonheur, c'est l'utile

L’utilitarisme : le bonheur se réduit au plaisir

«Le défaut principal de l’école utilitaire, c’est d’avoir considéré trop exclusivement dans l’activité humaine la tendance au plaisir, et dans le plaisir même sa forme la plus superficielle » (J.-M. Guyau, La Morale anglaise contemporaine, 1879).

Épicure : le plaisir comme souverain bien

«Tout plaisir est ainsi, de par sa nature propre, un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement, toute douleur est un mal, mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix» (Épicure, Lettre à Ménécée, § 129-130).

Bentham : le calcul des plaisirs et des peines

Selon Bentham, le bonheur peut se définir comme «la plus grande somme de plaisirs diminuée de la plus petite somme de douleurs dans une existence complète» (Introduction aux principes de morale et de législation, 1789).

Le devoir, obstacle au bonheur ?

Kant : c’est la moralité, et non point le bonheur, qui constitue la fin de la création

«Si l’on demande quelle est la fin dernière de Dieu dans la création du monde, il ne faut pas répondre le bonheur des êtres raisonnables en ce monde, mais le souverain bien qui, au désir que ces êtres ont du bonheur, ajoute une condition de plus, qui est d en être digne, c’est-à-dire la moralité de ces mêmes êtres raisonnables» (Kant, Critique de la raison pratique, II, 2, V).

Freud : la civilisation, entrave au bonheur et à l’insouciance

«La satisfaction illimitée de tous les besoins se propose à nous avec insistance comme le mode de vie le plus séduisant, mais l’adopter serait faire passer le plaisir avant la prudence, et la punition suivrait de près cette tentative». Aussi, le progrès de la civilisation doit-il «être payé par une perte de bonheur due au renforcement du sentiment de culpabilité» (Freud, Malaise dans la civilisation, chap. 2 et 7).

Liens utiles