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LANGAGE - LANGUE

LANGAGE, n.m. ♦ 1° Fonction d’expression verbale de la pensée, que cette expression reste intérieure (« La pensée est un langage que l’on se tient à soi-même », PLATON) ou qu'elle soit extériorisée (c'est alors la parole, exercice particulier du langage en vue de la communication). ♦ 2° Usage de cette fonction, par exemple dans une langue particulière (le français). ♦ 3° Au sens large. Système de signes permettant de communiquer.
LANGUE, n.f. Système dans lequel se réalise la fonction du langage ; comporte vocabulaire et règles de grammaire qui sont l’un et les autres fixes pendant une durée historique assez longue (les langues évoluent lentement). On dit aussi « langue » pour la forme particulière que prend le vocabulaire dans un groupe (la langue du sport).
LANGAGE
♦ Fonction d’expression verbale de la pensée, qui se distingue des moyens de communication dont disposent certains animaux par sa constitution systématique et par le phénomène de la double articulation. Le langage apparaît comme une institution culturelle universelle, dont la linguistique, contrairement à ce que firent certains philosophes, ne cherche plus guère à déceler l’origine.
♦ Le langage peut être opposé à la parole en ce qu’il peut n’être qu’intérieur, mais aussi dans la mesure où il renvoie à une institution collective.
♦ Anciennement synonyme de langue. Saussure rompt avec cette identification en distinguant le langage, comme « produit que l’individu enregistre passivement », de la langue qui en est la dimension sociale.
LANGUE
♦ Système linguistique propre à une communauté humaine, la langue se distingue techniquement de la parole en ce qu’elle désigne la compétence inscrite dans l’individu par son appartenance à un groupe culturel.
♦ Manière d’écrire d’un auteur (la langue de Platon, de Descartes...).
♦ L’idée d’une langue universelle s’est historiquement constituée selon deux ambitions : il s’agit toujours d’une langue artificielle, mais construite soit de telle façon que le vocabulaire y corresponde aux éléments logiques des concepts (projets de Descartes ou Leibniz), soit en synthétisant des racines empruntées aux langues réelles et en y faisant jouer des préfixes et suffixes qui en précisent le sens et le rôle grammatical (l’espéranto, par exemple).
Langage, fonction d’expression et de communication de la pensée par l’utilisation de signes ayant une valeur identique pour tous les individus d’une même espèce et dans les limites d’une aire déterminée. Le langage, qui est, à la fois, acte et instrument de la communication fondée sur des lois indépendantes des sujets particuliers, nous introduit à l’existence sociale. On distingue plusieurs formes de langage : 1. passif (celui que l’on comprend) 2. actif (celui que l’on utilise, toujours plus réduit que le précédent) ; 3. parlé ; 4. non verbal. La parole n’est pas indispensable pour transmettre des significations de personne à personne. Les gestes, la mimique, ' les attitudes suffisent dans de nombreux cas à exprimer nos intentions, notre humeur, nos doutes, etc. Le langage gestuel des sourds-muets permet même d’exprimer des idées abstraites. Le langage n’est pas réservé aux êtres humains. Les animaux possèdent leurs propres moyens de communication : cris, grognements, gémissements, etc., accompagnent les réactions affectives ; ces manifestations paraissent innées et uniformes dans l’espèce considérée. Il est possible que les animaux « parlent » entre eux. J. C. Lilly pense que les dauphins communiquent entre eux par ultrasons et disposent d’un « vocabulaire » étendu. Il a relevé qu’un animal solitaire reste silencieux, que deux dauphins « parlent » calmement, tandis qu’une troupe fait (en ultrasons) un vacarme étonnant. De son côté, K. von Frisch a montré que les abeilles possèdent un langage symbolique précis (danses sur le gâteau de cire) grâce auquel elles indiquent aux autres ouvrières la direction, la distance, l’emplacement du nectar et même sa qualité. Nous ignorons encore à peu près tout du langage des animaux, mais, de ce que nous en connaissons, il semble qu’il se différencie du nôtre par son caractère inné et, surtout, qu’il paraît lié à la situation présente (ce qui leur interdirait de se transmettre leurs découvertes). À la différence des animaux, nous apprenons notre langage. Cette acquisition est conditionnée par la maturation et l’intégration de l’individu dans un groupe humain. Sans l’une ou l’autre de ces conditions, l’apprentissage de la parole est impossible : un bébé normal ne parle pas avant un an et un idiot n’accédera jamais au plan du langage. D’autre part, un enfant laissé à l’abandon, même si son équipement nerveux et sensori-moteur est intact, ne parlera pas (c’est le cas des enfants sauvages, par exemple). Il lui manque, comme à l’enfant sourd, le modèle auditif qu’il pourrait imiter. En effet, chez l’être humain, l’imitation joue un rôle capital dans l’acquisition individuelle du langage. C’est elle qui permet à l’enfant de répéter d’abord les mots, puis les phrases, correctement, alors qu’il ignore tout de la syntaxe. Primitivement, le nourrisson ne dispose que de la mimique, des attitudes, des sons et des cris pour exprimer ses états affectifs. À partir du deuxième mois, il commence à gazouiller (sons de consonnes) et, trouvant du plaisir dans ses vocalisations, il répète indéfiniment ses propres sons (réaction circulaire du sixième mois) avant de reproduire ceux des membres de son entourage (neuvième mois). À cette époque, il commence à comprendre certaines expressions et à acquérir un vocabulaire passif. Ses premiers mots sont généralement prononcés à un an ; ils ont la valeur de phrases « lailai ! » peut aussi bien vouloir dire « voici du lait » que « je veux du lait ». Vers dix-huit mois, l’enfant fait des pseudophrases en juxtaposant deux mots (« Nanie bobo ! » pour « Annie s’est fait mal ») ; puis il introduit les verbes à l’infinitif et, vers deux ans, il forme des petites phrases correctes. Son vocabulaire, dès lors, s’enrichit rapidement : à quatre ans, il dispose d’environ 1 500 à 2 000 mots, à six ans de 2 500 à 3 000 mots (le vocabulaire d’un adulte moyen est de 20 000 mots environ). Ces acquisitions supposent l’intégrité des organes nerveux, sensoriels et moteurs, ainsi que des aptitudes intellectuelles suffisantes (observation, mémoire), sans lesquelles l’apprentissage de la langue est impossible. De plus, il est indispensable que l’enfant ait envie de communiquer avec les membres de son entourage. Sans ce désir, le langage, qui n’est pas naturel, reste pauvre ou seulement passif (mutisme psychogène). Instrument privilégié de socialisation, permettant de communiquer sa pensée, d’agir sur autrui (ordres et questions appellent des réponses), de s’adapter au groupe (transmission des normes sociales) ou de se mettre en valeur (cas de l’enfant qui pose des séries de questions pour attirer l’attention sur lui), le langage sert aussi à se faire reconnaître en tant que personne par autrui ou à se libérer des tensions intérieures par l’injure, quand l’agression directe est impossible, par la confession ou la psychanalyse. Enfin, il complète les autres sources de connaissances en anticipant sur l’expérience personnelle, qu’il suscite et guide. Il constitue, à la fois, l’instrument essentiel de la pensée et le fondement de la vie sociale.
langage, tout moyen de communiquer des pensées ou des sentiments. — On distingue la notion de « langage », qui implique l'emploi de la parole, et celle de « langue » (la langue française, allemande), désignant plus exactement le système des signes qui constitue la base objective du langage. Lorsqu'on parle d'un langage animal (K. von Frisch a montré, en 1923, que l'abeille butineuse, revenant dans la ruche, accomplit une danse en forme de 8, indiquant l'orientation, la distance et la concentration du nectar qu'elle a pu trouver en un lieu), il s'agit d'un langage d'action, immédiatement lié à un besoin. Il s'oppose au langage humain, qui peut être intentionnel, qui implique l'imagination et la représentation du futur. Le langage est une acquisition sociale, et l'idée même d'un « langage naturel », d'expressions spontanées paraît problématique : les gestes varient selon les cultures ; le sourire peut, chez un Japonais, exprimer la colère. L'acquisition du langage commence par le gazouillement (4e-5e mois) ; vers dix mois apparaissent les premiers mots (3 ou 4); à cinq ans, l'enfant connaît 3 000 mots. Les troubles du langage peuvent être liés à une atteinte du lobe temporal ou de la 3e circonvolution frontale du cerveau. On distingue l'aphasie (abolition de la mémoire motrice verbale), l'anarthrie (trouble de prononciation), l'alexie (trouble de lecture).
LANGAGE (n m.) 1. — Faculté de parler, d’exprimer verbalement sa pensée ; instrument par lequel s’exerce cette faculté : « C’est du langage qu’elle [la raison] emprunte immédiatement les lumières qui font sa gloire, c’est en quelque sorte dans le langage qu’elle a sa source parce que c’est par le langage qu’elle se communique et qu’elle transmet l’image de la pensée » (Beauzée) ; opposé à parois. 2. — Syn. de langue aux sens 1, 3 ou 4. 3. — Tout système de signes pouvant servir de moyen de communication : le langage des abeilles; le langage des fleurs. 4. — Philosophie du langage ordinaire : désigne le courant philosophique particulièrement important à Oxford après la Seconde Guerre mondiale (en réaction contre les constructions formelles) et qui considère que le langage quotidien comporte des richesses conceptuelles qu’il importe de comprendre et d’analyser avant toute autre chose.
LANGUE (n. f.) 1. — Ensemble de signes conventionnels et de leurs règles d’emploi manifestant une certaine stabilité et utilisé par un groupe humain pour communiquer ses sentiments et transmettre ses connaissances ; Syn. langue naturelle (au sens b), langage vernaculaire. 2. — (Ling.) Système des conventions et des règles qui permettent les actes de parole. 3. — Tout système de signes possédant des règles permettant de former des expressions composées : « la langue des calculs » (Condillac). 4. — Façon de parler propre à une personne, un auteur. 5. —Langue naturelle : a) (Class.) Langue fournie à l’homme par la nature, non conventionnelle, b) (Auj.) Désigne les langues ordinaires, quotidiennes, par opposition aux langues construites dans un but précis (pour formaliser la logique). 6. — Langue artificielle : a) (Class.) Toute langue en tant qu’elle résulte d’une convention, qu’elle est arbitraire ; opposée à langue naturelle au sens a. b) (Auj.) Toute langue résultant d’une construction volontaire, par opposition aux langues ordinaires dont le processus d’élaboration est collectif et inconscient. 7. — Langue universelle : langue artificielle (au sens b) qui ne permettrait que l’expression des pensées correctes (Descartes, Leibniz ; Syn. langue philosophique). 8. — Langue auxiliaire : langue artificielle (au sens b) construite dans le but de servir d’instrument de communication à tous les peuples (volapük, espéranto ; Syn. langue internationale). 9. —Langue formelle : système de signes ou plutôt de symboles, défini uniquement par sa syntaxe, c.-à-d. par les règles de formation des expressions composées, et, par conséquent, sans référence à ce que ces symboles et expressions sont capables de signifier.



LANGAGE 1. Faculté d’expression verbale de la pensée (l'homme possède le langage), - Le langage ne doit pas être considéré seulement comme un instrument de la pensée, car la pensée n’existe pas avant ou sans le langage, elle se forme en s’exprimant. - On doit distinguer langage et parole : la parole est l’expression sonore du langage (la parole et l'écriture), c’est la façon individuelle dont s’exerce le langage (prendre la parole). 2. Par extension, tout système de communication (le langage des fleurs ; le langage des cartes). - Cette extension du terme est discutable et les linguistes préfèrent parler, dans ce cas, de « codes » c’est-à-dire de « systèmes de signaux. 3. L’usage ancien confondait langage et langue mais on doit distinguer la langue, système particulier de mots et de règles (la langue anglaise, la langue chinoise) et le langage, faculté générale de communiquer, en utilisant une ou plusieurs langues.



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