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Jacques Sternberg

Né en 1923,a lancé en 1953 le journal Le petit illustré, dirigé la collection Redécouvertes,fondé la revue Mépris et a été journaliste à France Soir, au Nouvel Observateur, à l'Express. A publié plus d’une vingtaine d’ouvrages.
A lire régulièrement la chronique mensuelle de Jacques Sternberg dans Le Magazine littéraire : le moi littéraire, on a vite fait de découvrir l’homme et l’écrivain. L’homme est impétueux, facilement emporté, joliment sarcastique, volontiers méchant, excessif à souhait dans ses critiques et toujours de mauvais humeur. L’écrivain est doué d’un indéniable talent, pratiquant futé de la prose enlevée, amoureux avoué de la franchise crue et dédaigneux des afféteries stylistiques. Bien que blasé par quelques échecs successifs («Je me suis simplement usé, avoue-t-il, comme j’ai usé beaucoup de papier »), Jacques Sternberg demeure un beau passionné : de la science-fiction, des bandes dessinées, de l’humour noir, du cinéma fantastique, de l’érotisme, de la mer et des femmes. Autant de thèmes que l’on retrouve ici et là, dans une œuvre où la pornographie (Toi ma nuit) cotoie la toute simple histoire d’amour (Le cœur froid et Sophie, la mer et la nuit), où la causticité, dans la veine d’un Boris Vian (Un jour ouvrable, La sortie est au fond de l’espace), se plaît avec l’aventure nautique (Le navigateur.) Oh ! l’auteur venimeux de la violente Lettre ouverte aux terriens n’a pas que des amis dans le monde des lettres. Mais cela n’est pas une raison pour feindre d’ignorer ce qui, à mon sens, le caractérise : l’enthousiasme sincère et le mépris des artifices. Deux qualités fortes qui sentent mauvais à Paris.

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