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Investissement

Investissement Sur le plan économique désigne le fait de l’attachement d’une certaine quantité de l’énergie psychique à une représentation inconsciente.

INVESTISSEMENT. Charge énergétique positive attribuée à un objet ou à une représentation. Le terme « investissement » est purement < économique >. Dans la seconde topique, l’origine de tous les investissements se trouve dans le Ça, pôle pulsionnel de l’être.

Par référence à la terminologie militaire, les psychanalystes désignent par ce mot le processus par lequel une charge affective est transposée de son point d’attache normal à une représentation ou à une structure mentale. Un tel processus aboutit à donner une importance excessive à l’objet investi. Le mécanisme d’investissement peut avoir pour origine le désir soit de reporter toute l’énergie psychique disponible sur l’objet conflictuel, soit au contraire de le décharger au bénéfice d’une préoccupation mineure (par ex. : collectionneur) ou au contraire d’une préoccupation oblative (faux mystique). (Voir : Sublimation.)


Investir c’est, à fin « d’occupation », faire le siège : siège d’une place forte, d’une belle... C’est aussi faire un placement (financier), en prenant plus ou moins de risques, et en bravant la fortune et ses revers... A travers les métaphores militaires et bancaires, c’est l’« économie » des placements affectifs qui est visée dans le concept psychanalytique des investissements. Il s’agit de la distribution des «charges»,... On distingue ainsi, selon l’orientation libidinale prévalente, des « investissements du Moi », et des « investissements d’objet ». En fait, une fois accomplie la structuration de la Psyché, à partir des exigences du « Ça », c’est du Moi que prennent leur départ (ou vers lequel reviennent) les « investissement » dans le jeu des transferts de charge, des identifications, des choix d’objet, etc.

1. L’investissement ne concerne, toutefois, pas uniquement les Etres et les choses, mais aussi les représentations (les délégués (ou mandataires) pulsionnels de la représentation). L’expérience psychanalytique conduit à distinguer l’investissement conscient et l’investissement inconscient du présentateur pulsionnel (idée), dans le cadre d’une « double inscription » dont le trait d’union est le langage. En effet, le phénomène du refoulement donne à considérer qu’a été empêché (ou qu’a été retiré) « l’investissement » (la « prise en compte ») par (ou dans) le conscient de la motion pulsionnelle en cause. Celle-ci n’en demeure pas moins active à l’état inconscient où elle prolifère en fixant des réseaux d’associations. Le maintien de la représentation à l’état inconscient (c’est-à-dire, finalement, dans l’exclusion du « surinvestissement » du langage) suppose un contre-investissement (investissement contraire) défensif, toujours en action. Cet investissement contraire se fait par immobilisation d’énergie (résistance), par investissement d’une réaction ou d’une motion opposées (formation réactionnelle), par déplacement de la charge affective (transfert des fonds...).

2. Suivant les différentes étapes de la théorie psychanalytique, l’énergie d’investissement (qui règle les circulations d’affects, les déplacements de désir, les accomplissements pulsionnels) est rapportée aux instincts du Moi (conservateurs), à la mise en œuvre automatique du principe du déplaisir/plaisir (par le signal d’angoisse), à la libido narcissique (particulièrement dans son contingent neutralisé et sublimé en « énergie du Moi »)...

3. L’aspect réaliste-chosiste, à la fois scolastique et confus, de la théorie de l’investissement ne doit pas faire méconnaître qu’elle est exigée par des faits comme le refoulement ; mais aussi par la perte de la réalité dans les psychoses (« perte de l’investissement objectal »), ou, plus finement, par des phénomènes du type de l’endormissement qui aboutissent, dans la régression « topologique » et temporelle, au retour de « l’investissement narcissique » sur le Moi et sur ses propres productions (réalisation hallucinatoire des désirs dans le rêve, etc.). L’investissement concerne, en dernière analyse, les opérations de répartition dynamique du capital pulsionnel, selon les divers modes de placements et les différents lieux de dépôt et d’instance. Il qualifie, au moins, les avenues et impasses des visées affectives.

 

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