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Interprétation philosophique du mythe de la « Genèse »

Interprétation philosophique du mythe de la « Genèse »: il nous semble qu'on peut faire une interprétation philosophique et anthropologique du mythe biblique. Tout se passe comme si ce mythe mettait en image le sentiment que l'homme a d'avoir perdu une forme de bonheur, dans ce paradis originel qu'il habitait, en devenant conscient. La sortie hors de l'Éden initial, dès lors que l'être humain a mangé du fruit de la connaissance du bien et du mal, symbolise, selon nous, la sortie hors de la réalité animale qui était la sienne auparavant. Adam et Ève vivaient, avant la tentation, insouciants (puisqu'ignorants comme l’enfant, et, comme l'animal, en deçà du bien et du mal), nus et sans pudeur, dans un jardin où les arbres sont nourriciers. Le paradis de l'Éden est, de toute évidence, celui de la parfaite adaptation au milieu qui est le lot des êtres vivants. Tentés par le serpent, ces premiers êtres humains, Adam et Ève, mangent à l'arbre de la connaissance du bien et du mal, arbre interdit qui n'est pas destiné aux créatures terrestres, arbre de nourriture divine. Ils furent alors chassés du Paradis, et pour cause. N'étant plus des animaux, puisqu'ayant accès à la conscience, ils durent affronter la condition difficile de l'homme, condition de conscience certes, mais aussi de travail et de peine, conservant néanmoins en eux l'idée d'une époque antérieure bienheureuse, où ils n'avaient pas mangé au fruit de la conscience. Ils rêvèrent alors d'un temps où ils étaient comme tous les autres animaux, dans un état de bienheureuse inconscience et d'adaptation instinctive au milieu, où ils ne connaissaient ni la peine du travail, ni les souffrances qui sont liées à la conscience. Ce qui les a fait entrer à la fois dans l'humanité et dans la souffrance, et les a conduits à une relation laborieuse au monde, c'est bien la conscience, qui est toujours une conscience éthique.

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