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INNÉ - INNÉISME

INNÉ. adj. Naturel, possédé dès la naissance et même avant, dès la conception (par exemple l’âme humaine dans la matière biologique de l’embryon, puis du corps). S’oppose à «acquis» ; peut se trouver inné en puissance et non en acte, par exemple, chez Descartes : «Je n’ai jamais écrit ou jugé que l’esprit a besoin d’idées innées qui soient quelque chose qui diffère de sa faculté de penser (...). Je les ai appelées innées dans le même sens où nous disons que la générosité est innée en certaines familles, en d’autres certaines maladies (...) : non que les enfants de ces familles souffrent de ces maladies dans le sein de leur mère, mais en ce sens qu’ils naissent avec une certaine disposition ou facilité à les contracter» (Notae in programma).

Qualifie en biologie tout ce que l’organisme possède dès la naissance, et s’oppose ainsi à l’acquis. L’usage de l’adjectif en psychologie pose la question du partage de l’inné et de l’acquis dans l’être humain et dans son esprit.

INNÉISME. n. m. Doctrine qui affirme qu’il existe chez l’homme des principes ou des idées innées, c’est-à-dire dont l’origine n’est pas causée par des sensations (idées adventices) ou par l’imagination (idées factices). Cette doctrine a deux formes, a) Chez les philosophes qui la proposent, par exemple Descartes. b) Chez leurs détracteurs, elle est exposée comme s’il s’agissait d’un amas d’idées contenues dans l’esprit en dehors de toute expérience, avant la naissance — doctrine évidemment trop naïve pour avoir pu être soutenue par des êtres intelligents tels que Descartes.

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