IMAGINATION

IMAGINATION, n.f. Terme qui recouvre plusieurs fonctions mentales. ♦ 1° Celle qui consiste à former des images (au sens de reproductions) ; ♦ 2° Celle de rêver, d’inventer des scénarios ; ♦ 3° Celle de produire des œuvres littéraires exposant l’existence animée, dramatique, de personnages réels ou non ; ♦ 4° Celle d’inventer de nouveaux modes de vie sociale («utopie» ; «Fourier»). Sous toutes ces formes, très différentes, l’esprit met en rapport, dans un mouvement ascendant ou descendant, la sensibilité avec la puissance de concevoir.

imagination, faculté de se représenter un objet absent. — On distingue l'imagination reproductrice, qui représente l'image de quelque chose que nous connaissons déjà, et l'imagination créatrice, par quoi l'homme est capable de produire des œuvres d'art, de faire progresser les sciences et les techniques. La psychologie, et en particulier la psychiatrie, étudie les perturbations de l'imagination, qui peuvent être un excès d'imagination (hallucinations, mythomanie, hystérie), mais aussi une carence imaginative (arriération mentale ou sottise pathologique). Entre l'imagination pathologique, qui est un frein dans la vie, et l'imagination créatrice, qui combine des faits ou des données réelles pour inventer une solution concrète, il n'y a qu'une nuance, mais elle est fondamentale : dans le second cas, l'homme agit et se réalise dans son action; dans le premier, ses rêveries ne sont pas suivies d'une réalisation concrète.

IMAGINATION

Faculté de former des images soit reproduisant ce qui a été perçu, soit répétant mentalement ce qui a antérieurement fait l’objet d’une perception (imagination reproductrice). Mais aussi faculté de combiner des images provenant de l’expérience en un nouvel ensemble : c’est alors l’imagination créatrice ou novatrice. ♦ La psychologie classique cherchait à en faire une fonction particulière (éventuellement critiquée, chez Pascal notamment), alors que les analyses modernes insistent sur son rôle central dans toute activité consciente. On admet dès lors son importance dans tout processus d’invention, qu’il soit artistique, philosophique ou scientifique. Sartre a particulièrement souligné le fonctionnement de la conscience imagean-te, qui vise son objet en le posant comme absent et n’en fournit qu’un analogon. ♦ Du point de vue psychanalytique, on admet qu’une partie des images provient en fait de l’inconscient et signale les désirs qui s’y trouvent.

imagination, aptitude à se représenter les objets absents et à combiner les images. L’imagination, qui se situe à mi-chemin entre la conduite intellectuelle rationnelle et la pensée strictement individuelle, soumise à la seule affectivité (rêve, rêverie), est liée à la structure caractérielle. Pour rompre avec un certain mode de pensée et créer de nouvelles synthèses mentales, il faut une certaine souplesse d’esprit, qui dépend, en grande partie, des attitudes profondes de la personne. Les productions imaginaires sont d’autant plus riches que le contrôle intellectuel est faible ; les états de sommeil ou d’ivresse alcoolique, où le sujet est momentanément privé de son jugement, font surgir toutes sortes de fantaisies. Certains malades mentaux, chez qui la dissolution de la conscience est plus durable, vivent dans un monde imaginaire, incarnant les personnages de leur délire.

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Imagination Du bas latin imago, « image », « vision » (correspond au grec eikôn, qui a donné le français Icône, ou phantasma, qui a donné fantasme). Faculté qu’a l’esprit de former des images. • On distingue traditionnellement l’imagination reproductrice, qui fait revivre le passé, et l'imagination créatrice, qui invente de nouvelles images ou de nouvelles combinaisons d'images. • Chez Platon, la conjecture par images, ou eikasia, est le plus bas degré de la connaissance. • Pour Pascal, l'imagination est l'ennemie de la raison. « Maîtresse d'erreur et de fausseté », elle grossit à l'excès le témoignage de nos sens ainsi que les symboles (trompeurs) de la science et du pouvoir. • Pour Bachelard, l'imagination n'est pas tant la faculté de former des images que la faculté de nous libérer des images habituelles. En ce sens, on peut la définir comme « fonction de l'irréel » et célébrer sa puissance créatrice, notamment dans le domaine de l'art. • De son côté, Sartre fait de l'imagination la fonction par laquelle la conscience dépasse le donné pour viser un objet comme absent ou comme irréel.