Idéalisme
Idéalisme
1. Attitude consistant à agir en fonction d’un « idéal », c’est-à-dire d’un projet tourné vers la perfection. Le mot est parfois pris en mauvaise part et opposé à « réalisme » pour désigner un manque de sens du réel. 2. Terme par lequel Marx désigne les philosophies pour lesquelles ce sont les idées qui mènent le monde. Marx affirme, au contraire, la prédominance de l’infrastructure (voir « marxisme »). 3. En simplifiant beaucoup, doctrine philosophique selon laquelle les réalités qui nous entourent se réduisent aux idées que nous en avons. Ce sens philosophique du terme est si difficile à préciser que, après lui avoir consacré plusieurs pages dans son excellent Vocabulaire technique et critique de la philosophie (P.U.F.), Lalande conseille de l’utiliser le moins possible.
idéalisme/idéal
Système de pensée qui privilégie les représentations de F esprit par opposition au réel.
Commentaire L'idéalisme donne aux idées la primauté sur le réel : il signe, dans le quotidien, la victoire de l'imagination sur la banalité de l'existence ; il fait rêver la vie. Il s'oppose au matérialisme qui, lui, s'attache aux réalités économiques et matérielles, au côté pratique et utilitaire de chaque chose. En littérature, l'idéalisme inspire le romantisme, tandis qu'il est rejeté par le réalisme.
Citations Tout ce que nous ne savons pas, tout ce qui nous échappe encore, c'est l'idéal, et le but de notre effort humain est chaque jour de réduire l'idéal, de conquérir la vérité sur l'inconnu. Nous sommes tous idéalistes, si l'on entend par là que nous nous occupons tous de l’idéal. Seulement j'appelle idéalistes ceux qui se réfugient dans l'inconnu pour le plaisir d’y être, qui n'ont de goût que pour les hypothèses les plus risquées, qui dédaignent de les soumettre au contrôle de l'expérience, sous prétexte que la vérité est en eux et non dans les choses. (Émile Zola, le Roman expérimental.) Les poètes, les artistes et toute la race humaine seraient bien malheureux si l'idéal, cette absurdité, cette impossibilité, était trouvé. Qu'est-ce que chacun ferait désormais de son pauvre moi, de sa ligne brisée ? (Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques, « Salon de 1846 », VII.)
IDEAL nom masc. - Image d’une perfection vers laquelle on s’efforce de tendre. ÉTYM. : du grec idéa = « forme visible » ou « forme abstraite », par l’intermédiaire du latin philosophique idea. Le terme a été souvent utilisé par les poètes - notamment Baudelaire et les symbolistes - pour désigner le modèle vers lequel leur art s’efforçait de tendre. Ainsi, on pourra dire que, chez Mallarmé, l’Azur est l’image d’un idéal inaccessible. IDEALISME nom masc. - 1. Système philosophique qui, affirmant la primauté de l’esprit sur la matière, soutient que la réalité est constituée de l’idée que nous nous en faisons. 2. Attitude naïve et généreuse qui consiste à vouloir transformer le monde au nom d’un idéal. Comme avec le mot matérialisme, il convient ici de bien distinguer les deux sens du terme. Le premier appartient au vocabulaire technique de la philosophie, alors que le second, beaucoup plus flou, est souvent connoté de manière péjorative. Au second sens, on parlera, par exemple, de l’idéalisme de ceux qui veulent refaire le monde et on l’opposera au réalisme de ceux qui se contentent de vouloir le réformer. Au premier sens, le mot idéalisme est très difficile à saisir dans la mesure où il désigne moins un système philosophique homogène et précis qu’un ensemble de systèmes très différents. Parmi tous les systèmes idéalistes, certains vont jusqu’à affirmer que rien n’existe en dehors de notre conscience (solipsisme) ; d’autres reconnaissent que la réalité existe en dehors de nous, mais affirment qu’elle ne peut être connue qu’à travers notre esprit (Kant). L’unité de l’idéalisme est très largement une illusion polémique entretenue par ses adversaires. Ainsi Marx ou Lénine parlent de l’idéalisme en général pour discréditer l’ensemble des conceptions du monde auxquelles ils s’opposent d’un point de vue matérialiste. —► Matérialisme