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Hypnose

Hypnose Sommeil incomplet de type particulier, provoqué par des manœuvres, pratiquées par l’hypnotiseur, avec qui s’installe une relation spécifique de suggestion. Nommée par James Braid en 1841, cet état avait déjà été isolé par Puységur. Charcot l’utilisera avec les hystériques. Pour lui, cet état pathologique artificiel est une particularité de l’hystérique. En cette fin du xixe siècle, à Nancy, Bernheim soutient que ce qui est central dans l’hypnose est la suggestion avec laquelle on peut obtenir des résultats thérapeutiques. Après son séjour à Paris, Freud se rend à Nancy en 1889. Lors de ses premières années de pratique à Vienne, Freud utilise l’hypnose, et c’est de son abandon ultérieur que naîtra la psychanalyse.

hypnose, état mal défini, proche du sommeil partiel, que l’on provoque artificiellement par la fixation de l’attention sur un objet brillant et par la suggestion, et dans lequel le sujet reste capable d’obéir à certaines injonctions de l’hypnotiseur. Le sommeil hypnotique est profondément différent du sommeil normal : les perceptions sensorielles ne sont pas diminuées, l’attention peut se concentrer, différentes actions sont possibles, l’enregistrement des rythmes électriques du cerveau (électroencéphalogramme) est comparable à celui qui est obtenu pendant l’état de veille. Il s’agit donc d’une « paralysie de la volonté » (S. Freud). Sous l’effet de l’hypnose, on peut observer des effets somatiques tels que l’analgésie (suppression de la douleur) ou la modification des tissus (formation d’ampoules sur la peau, disparition des verrues...). Selon J. Hilgard (1970), les personnes hypnotisables sont celles dont l’imagination est la plus vive, chez qui prédominent, notamment, l’esprit d’aventure, la créativité littéraire et artistique, la croyance religieuse. Au contraire, les sujets réfractaires à l’hypnose sont ceux qui manifestent un goût marqué pour les sports de compétition et pour les activités scientifiques.

Autohypnose : Etat d’hypnose atteint par le sujet lui-même grâce à un apprentissage. Capacité mise à l’œuvre dans les techniques thérapeutiques de relaxation comme le training autogène.

HYPNOPOMPIQUE. Imagerie de la période d’éveil où les images de rêve conservent une certaine réalité et se superposent à l’image du monde extérieur.

HYPONOIDE. Désigne un état caractérisé par un niveau de conscience subvigile, avec disponibilité à l’onirisme et se traduisant généralement par un tracé E.E.G. synchronisé en rythme alpha typique. (Voir Hypnoïde et Vigilance)

HYPNOSE. Après une vogue considérable, l’hypnose a marqué un profond recul avec le développement simultané des sciences psychologiques et de la pratique analytique. Elle demeure utilisée et réapparaît sous des formes variables tels, à titre d’exemple, les rêves expérimentaux et induits ou l’analgésie dentaire. D’emblée passionné, le débat reste marqué par deux thèses, l’une plus physiologique, l’autre plus psychologique. Mesmer, au xviiie siècle, opérant avec des métaux < magnétiques », transmettait le fameux fluide tandis que De Puységur découvrait le < somnambulisme provoqué », dont les éléments psychologiques étaient évidents. Après d’innombrables travaux où l’école de Charcot, à la Salpêtrière, et celle de Bernheim, à Nancy, s’opposèrent jusqu’à ce que cette dernière l’emporte, au moment même où l’hypnose s’effaçait de la pratique médicale française, c’est à Pierre Janet que l’on doit les études les plus approfondies sur les états seconds hystériques, le somnanbulisme provoqué et leurs inter-relations dans la pratique hypnotique psychothérapique. Le débat a pu reprendre avec l’école pavlovienne ou celle de médecine psychosomatique, d’inspiration freudienne. En divers pays, l’hypnose est encore pratiquée, mais la méthodologie de son emploi est constamment incertaine. Il existe aux U.S.A. des revues spécialisées où se manifeste bien la diversité encore subsistante de ces pratiques. L’induction de l’état de transe — < sommeil incomplet de type spécial, provoqué artificiellement », telle est l’une des nombreuses définitions du phénomène hypnotique — dépend à la fois de la personnalité du thérapeute, de la suggestibilité (ou mieux de l' « hypnotisabilité », laquelle peut être testée) du patient et dans une certaine mesure de l’absence de pathologie mentale trop manifeste. Le débat concernant les liens entre hypnose et hystérie doit être abordé sous cet angle, étude d’un facteur psychologique normal de suggestibilité. Le « rapport » hypnotisé-hypnotiseur a fait couler beaucoup d’encre, ainsi que la notion de « profondeur » de la transe. Il semble que l’amnésie demeure un des critères de celle-ci, ainsi que la stricte limitation de la relation psychologique à la personnalité et aux inductions de l’hypnotiseur. Les phénomènes de suggestion posthypnotique sont moins utilisés qu’autrefois, mais on semble admettre encore l’intérêt des suggestions directes centrées sur le symptôme ou de l’hypnose cathartique, permettant la réminiscence d’émotions et de souvenirs refoulés, de l’hypnoanalyse utilisant un matériel imaginaire. Les indications de l’hypnose sont très controversées. Il semble que chaque praticien, selon sa personnalité ou ses méthodes, couvre un champ plus ou moins large de la pathologie névrotique.

HYPNOSE ACTIVE FRACTIONNEE. Méthode due à E. Kretschmer dans laquelle un état hyponoïde ou hypnoïde est atteint par les procédés habituels de l’hypnose.

HYPNOSE Technique de suggestion découverte à la fin du XVIIIe siècle et utilisée par Freud au début de son expérience de clinicien. C’est d’abord par la pratique de l’hypnose que Freud a eu accès à l’inconscient de ses patients. Mais il abandonna cette technique au profit de celle de l’association libre, plus conforme à l’éthique de la psychanalyse parce qu’elle ne force pas la volonté du patient. Cette technique s’est également révélée plus efficace, car elle permet d’analyser les résistances du patient. « [l’hypnose] ne nous permet pas [...] de reconnaître la résistance qui fait que le malade s’accroche à sa maladie et, par là, lutte contre son rétablissement ; pourtant c’est le phénomène de la résistance qui, seul, nous permet de comprendre le comportement du patient. » (Freud, La Technique psychanalytique.)  

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