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HYLÈ

HYLÈ. n.f. (gr. hulè « matière »). ♦ 1° Matière. Concept assez difficile à former. L'immatérialiste Berkeley en parlait comme « d'un je ne sais quoi dont on ne sait que dire ». C'est pourtant une notion importante. Il faudrait la définir : ce dont les corps sont faits. Aristote disait qu'on ne devait pas la réduire à du « non-quelque chose ». Il faut la penser positivement ; elle est déjà dans une certaine mesure une substance. Elle tend vers sa forme. C'est le bois dont on fera un bateau, la pierre dont on fera une statue. Mais le bois ou la pierre sont déjà matière et forme. La matière première est plus indéterminée : ce dont les choses sont faites. ♦ 2° Husserl s'est servi du mot hylè pour désigner les données des sens avant que ne s'exerce l'activité intentionnelle de l'esprit qui les rend intelligibles.

HYLE 1. — Mot grec désignant au sens propre le bois de coupe (latin silua) et signifiant, par ext., matière. 2. — Pour Husserl, matière de la sensation considérée comme pure donnée. 3. — Hylémorphisme : doctrine selon laquelle tous les êtres corporels sont doués de matière et de forme (Aristote et la scol.). 4. — Hylozoisme : doctrine selon laquelle toute matière est douée de vie. 5. — Hylétique : qui concerne le hylé au sens 2 : « les vécus hylétiques » ; opposé à eidétique, noétique.