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EIDÉTIQUE

EIDÉTIQUE. adj. (gr. eidos «idée», «essence» ou «forme extérieure»). ♦ 1° En psychologie, le terme est utilisé depuis 1920, à la suite des travaux de Jaensch, pour désigner un certain type d'images, et pas uniquement visuelles, extrêmement vives, riches en caractères concrets donnant l'illusion du réel et que forment certains sujets (surtout des adolescents), à propos d'objets ou d'événements non donnés, quelquefois à propos de révocation de souvenirs récents. Ils les revoient « comme s’ils y étaient ». ♦ 2° Le terme «éidétique» s’emploie surtout en phénoménologie. Il y a, pour Husserl, une intuition des essences. Il s’agit aussi, à partir de l’expérience courante et des phénomènes empiriques, de procéder à une «réduction éidétique» c’est-à-dire de passer à la considération des essences. Les sciences éidétiques sont celles (logique et géométrie) qui prennent pour objet les rapports entre des essences idéales. Elles peuvent être considérées comme absolument vraies, parce qu’elles développent des relations nécessaires. ♦ 3° Il arrive qu’on utilise le terme «éidétique» au sens de «imagé», «imaginé» ou «imaginaire». Du point de vue étymologique, c’est correct. Mais, étant donné l’usage qui a consacré l’adjectif «éidétique» aux essences, ce dernier emploi est une source de confusion.

RÉDUCTION EIDÉTIQUE

Chez Husserl, opération visant l’essence pure des objets par élimination des éléments empiriques du donné. Husserl emploie le terme épochè (suspension) pour désigner cette « mise entre parenthèses » de tout jugement (aussi bien scientifique que naïf) sur les objets.

EIDÉTIQUE

♦ (Du grec eidos : idée, essence.) Husserl utilise ce terme pour caractériser ce qui concerne les essences des choses et se distingue de leur existence ou des expériences que nous pouvons en faire. Les sciences eidétiques sont ainsi celles qui prennent pour objets les rapports entre des essences idéales (logique, géométrie) ; l’intuition eidétique nous permet de saisir les essences ; la réduction eidétique consiste à passer du phénomène empirique ou existentiel (psychologique par exemple) à son essence.

♦ On nomme en psychologie images eidétiques les images mentales produites pour représenter avec fidélité et netteté des objets imaginaires. Cette capacité se rencontre non seulement chez les enfants et adolescents - comme l’admettait E. R. Jaensch qui a créé l’expression en 1920 -mais aussi chez de nombreux adultes.

eidétique (du gr. eidos, forme, essence), qui concerne l'essence des choses, leur signification. — Ce terme est fréquemment employé dans la phénoménologie de Husserl : la « réduction eidétique » est une méthode de réflexion qui consiste à varier indéfiniment le contenu d'une représentation (par exemple, d'une représentation de l'émotion) pour dégager l'essence de la chose (le caractère universel des émotions comme impossibilité momentanée à s'adapter à une situation). Husserl a pris souvent l'exemple géométrique du triangle: si l'on varie indéfiniment les formes de triangles, les proportions des côtés, on peut en dégager !'« essence » du triangle en général, indépendamment de toutes les particularités que peut revêtir chaque cas individuel; c'est là une réduction à l'essence. — En psychologie, on distingue l'analyse eidétique et l'analyse génétique : une « génétique » de l'émotion ne dégage pas son essence, mais les conditions de son événement temporel, le processus physiologique et psychologique qui la suscite. En un tout autre sens, on parle, en psychologie, d'« images eidétiques » à propos d'images visuelles présentant une netteté particulière (surtout chez les enfants de dix à quinze ans).