Databac

Henri VI (Windsor 1421-Londres 1471); roi d'Angleterre [1422-1471].

Henri VI (Windsor 1421-Londres 1471); roi d'Angleterre [1422-1471]. Le fils d'Henri V et de Catherine de Valois devient roi d'Angleterre à la mort de son père (31 août 1422) ; deux mois plus tard, à la mort de Charles VI, conformément au traité de Troyes de 1420, il est également proclamé roi de France. Il ne sera couronné que le 6 novembre 1429 à Londres et sacré le 16 décembre 1431 à Paris. En collaboration avec Jean, duc de Bedford, qui s'occupe de la Normandie, le frère cadet de ce dernier, Humphrey, duc de Gloucester, dirige un Conseil de la couronne, qui gouverne l'Angleterre pendant la minorité d'H. En France, après la victoire de Jeanne d'Arc à Orléans (1429) et la paix que la Bourgogne, jusqu'alors alliée de l'Angleterre, signe avec Charles VII (1435), la mort de Bedford la même année, les Anglais perdent sans cesse du terrain. Le déroulement de la guerre divise le Conseil de la couronne en deux camps. Le cardinal Beaufort (retiré de la vie publique en 1443) et son neveu Edmond Beaufort, issu de la maison de Lancastre et qui deviendra en 1448 duc de Somerset, plaident en faveur de la paix avec la France, soutenus par William de la Pole, comte de Suffolk ; ils considèrent que cette paix pourrait au moins empêcher la perte de la Guyenne et de la Normandie. Humphrey de Gloucester et Richard d'York, qui, après l'assassinat de Gloucester (23 févr. 1447) et parce qu'H. n'a pas encore d'héritiers, passe pour être le premier prétendant au trône, sont d'avis qu'il faut continuer la guerre. Le jeune roi lui-même, qui a épousé Marguerite d'Anjou, fille du duc René II, en 1445, et qui subit l'influence du cardinal, se déclare partisan d'une politique de paix, bien que celle-ci ne soit pas populaire, surtout parmi les barons, attirés par l'appât du gain. Mais le roi ne peut ni amener un compromis entre les deux camps, ni trouver d'issue à la guerre de Cent Ans. Il est vrai qu'il est plus attiré par les exercices de piété et les études ; on lui doit la fondation du collège d'Eton (1440) et du King's College de Cambridge (1441). L'année 1453 marque l'anéantissement de la dernière armée anglaise à la bataille de Castillon, qui signe en même temps la fin de la funeste guerre de Cent Ans. La guerre a entraîné l'endettement de la couronne anglaise et la perte de toutes les possessions anglaises sur le Continent, à l'exception de Calais. En 1453, H. est frappé d'aliénation mentale et le prétendant au trône Richard d'York prend en charge les affaires du royaume. La même année, le roi a un fils, que le duc reconnaît comme héritier du trône. Mais l'attitude hostile de Somerset et de la reine déclenche la guerre des Deux-Roses, entre la Rose rouge (Lancastre) et la Rose blanche (York), finalement victorieuse au long d'une dramatique guerre civile. Richard d'York disparaît en 1460 mais H. est, déposé le 4 mars 1461 au profit d'Edouard IV. L'indomptable reine Marguerite continue le combat à partir de l'Écosse et de la France, bien qu'H. soit capturé en 1464. En 1470, Richard Neville (Warwick) rompt avec la maison d'York et remet H. sur le trône pour une courte période (oct. 1470-avr. 1471). Après les victoires d'Édouard IV à Barnet et Tewkesbury (4 mai 1471), H. est assassiné à la Tour de Londres aussitôt après l'entrée triomphale de son rival à Londres (21 mai 1471) ; son fils Édouard avait déjà était tué après la bataille de Tewkesbury. Sa piété et sa mort tragique valent à H. une sainteté populaire ; Richard III cherche à en tirer parti en transférant la dépouille mortelle au palais de Windsor ; une cause en béatification est ouverte à Rome en 1494 ; elle n'aboutit pas (sans doute devant le peu d'empressement du roi Henri VII), pas plus qu'une nouvelle tentative en 1910.

Liens utiles