Henri Bonnier
Né en 1932, Henry Bonnier est critique littéraire — il assure le feuilleton de la Dépêche du Midi — et directeur littéraire d’une maison d’édition. Il n’est pas indifférent qu’Henry Bonnier ait assuré l’édition des œuvres complètes de deux grands écrivains : Vauvenargues et Musset. En effet, s’il ne ressemble à aucun des deux, tous deux représentent pour lui des tentations contraires, et son œuvre romanesque s’inscrit dans la distance — et la tension entre rigueur et rêverie — qui les séparent. Chez lui la clarté et la précision du récit sont moyens, non de se garantir contre l’irrationnel, mais de pénétrer plus avant sur les chemins obscurs de la passion, de la mémoire, de l’inconscient, ou encore, dans Un prince, du mystère et de la mystique. En quatre romans, Henry Bonnier s’est imposé comme un romancier singulier : classique, mais parcouru d’étranges frémissements ; moderne, mais par sa manière d’interroger le passé, de circonscrire un terroir, de transformer ses récits en archéologie de la sensibilité (celle de sa province, mais aussi la sienne) ou de revivifier des mythes oubliés ou simplement enfouis dans la mentalité collective. Il y a de l’ethnologue chez cet amoureux de la fiction et de la fièvre dans le regard de cet analyste. Aussi bien ses quatre romans, Delphine, l’Amour des autres, Un prince et Une journée dans la vie d’Henri forment un cycle, la Prose de Vilmont. Jouant indépendamment les uns des autres, ils constituent comme autant d’approches, diverses et contradictoires, d’une même réalité. Ajoutons : d’un même imaginaire. De ce cycle, la petite ville provençale de Vilmont est le centre. A partir de là, Bonnier décrit et invente toute une géographie et toute une histoire. Il dessine un espace et la mémoire de ses personnages quadrille le temps (depuis là première guerre mondiale, voire le début du siècle), leur savoir renoue — ou rompt — avec des fables ancestrales. Chaque livre est une nouvelle exploration, mais qui entretient avec les autres de secrètes correspondances et tous ensemble figurent un lieu où se rejoignent l’écriture et la vie, les souvenirs de l’homme et les fantasmes de l’écrivain.
► Bibliographie
Delphine, 1967 ; /'Amour des autres, 1970 ; Un prince , 1973 ; Une journée dans la vie d'Henri, 1976 ; Albin Michel.
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