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Guy DEBORD

Né en 1931 à Paris. Hurlements en faveur de Sade (cm, 1952), Critique de la séparation (cm, 1961), Réfutation de tous les jugements (1973), La Société du spectacle (1974), In girum imus nocte et consumimur igni (1978). Au sein de l’internationale si-tuationiste, dont Guy Debord fut le principal théoricien, le cinéma n’était considéré que comme une forme aliénée de la communication dont le dépérissement annoncerait la libération de la vie quotidienne. C’est d’ailleurs sous le titre de Contre le cinéma qu’il publia le scénario de ses courts métrages, après avoir réalisé en 1952 un court métrage entièrement dépourvu d’images. La Société du spectacle, présentée comme une adaptation de son livre homonyme, était surtout une démonstration de la pratique du détournement, du réemploi d’éléments artistiques préexistants dans une nouvelle unité. Ce collage géant (mais peu convaincant) d'extraits de films anciens, de photographies et de publicités avait valeur d’affirmation théorique. Ingirum imus nocte..., tout en reprenant un procédé de composition semblable, résonne d’une vibration beaucoup plus personnelle : l’évocation nostalgique du Paris des années cinquante et de ses compagnons, l’hommage à Venise superbement filmé en noir et blanc, la dénonciation toujours aussi violente du spectacle et de la marchandise culturelle s’entre-croisent et se reprennent à l’infini, à l’image du mystérieux palindrome du titre. Désormais privé du soutien de son ami le producteur Gérard Lebovici, Debord semble s’être retiré dans un silence solitaire et hautain. — «Tentatives de redressement de quelques jugements torves», par Lucien Logette, Jeune Cinéma, n° 137, septembre 1981. — Guy Debord, Contre le cinéma, 1964; Œuvres cinématographiques complètes, Champ Libre, 1978; Ordures et décombres..., Champ Libre, 1982.

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