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GROTIUS (Hugo de Groot, dit)

GROTIUS (Hugo de Groot, dit). Né à Delft (Hollande), Grotius (1583-1643) s'est très tôt affirmé comme un enfant prodige. Il déploya une étonnante activité intellectuelle au cours d'une existence tourmentée. S'il eut, parfois, des responsabilités d'homme d'Etat, il fut aussi emprisonné à la suite des querelles religieuses qui divisaient la Hollande. On a surtout retenu de lui le juriste, l'auteur du De jure pacis et belli (1625). Grotius est considéré comme le philosophe du droit naturel en droit international. Il fonde le droit international sur l'accord et il rend compte du caractère impératif de l'accord par une règle morale qui est une règle de raison : Pacta sunt servanda (il faut respecter les traités), il faut tenir la parole donnée dans un accord. Pour être vraiment fondée, une théorie du droit naturel doit s'élever à d'autres considérations. — Grotius mérite aussi d'être connu comme humaniste, et comme philologue : en 1599, à seize ans, il publia son premier ouvrage philologique, une édition annotée du Satyricon de Martianus Capella. Il s'intéressait aux mathématiques. Il a écrit une tragédie biblique, Adamus exul (1601). En 1679 a paru la totalité de son œuvre théologique {Opéra omnia theologica) : des annotations sur l'Ancien et le Nouveau Testament, et De veritate religionis christianae (qui date de 1627).

Grotius, Hugo de Groot, dit (Delft 1583 -Rostock 1645) ; juriste, théologien et diplomate néerlandais.

Il voit le jour dans une importante famille de Delft et montre une grande précocité intellectuelle : il entre à l’université de Leyde dès sa douzième année. En 1601 il est nommé historiographe des Etats-Généraux, en 1613 pensionnaire de Rotterdam. Son destin est contrarié par le soutien qu’il accorde au grand pensionnaire Oldenbarneveldt et aux arminiens qui, en critiquant le dogme calviniste de la Prédestination, suscitaient l’hostilité des gomaristes. En 1618 Maurice de Nassau le fait condamner à la prison perpétuelle. Il s’évade et s’établit à Paris où Louis XIII lui accorde une pension. En 1635 Christine de Suède fait de lui son ambassadeur dans la capitale française. C’est l’un des théoriciens du droit naturel. Dans son De jure praedae (1604) et son Mare liberum (1609) il soutient les intérêts commerciaux de la bourgeoisie hollandaise. Son ouvrage le plus important est son De jure belli ac pacis de 1625 : sans être pacifiste il cherche à légaliser et à humaniser la guerre ; il développe l’idée d’un État universel qui serait capable de favoriser l’expansion commerciale et de faire régner l’ordre et la paix. L’ouvrage passe à tort pour être un code de droit international car ses conceptions sur ce sujet sont très timides et confuses. Pourtant il a valu à G. le titre de « Père du droit des gens ». Bibliographie : J. Touchard, Histoire des idées politiques, 1967, p. 323-348.

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