GÉNIE
GÉNIE, n.m. (lat. Genius « le Génie », dieu qui préside à la naissance, fixe la destinée de l'homme et veille sur lui durant son existence. D'où les sens de protecteur, de bienfaiteur, et, par extension, de dons reçus de ce protecteur). ♦ 1° Ce qui exprime la nature propre d'un être ou d'une œuvre de l'esprit. En ce sens, on parle du « génie d'une langue », et l'on peut dire avec Louis Lavelle (l'Erreur de Narcisse) que « tous les hommes ont du génie ». C'est une des grandes tâches de l'éducation que de ne pas étouffer et de faire éclore le génie de chacun. ♦ 2° Dons éminents ou inspiration de grande portée {homme de génie, idée de génie). — Qualités exceptionnelles de l'esprit se manifestant dans une œuvre créatrice nouvelle ayant un retentissement important. ♦ 3° Activité humaine qui consiste à inventer, à résoudre des problèmes nouveaux {génie civil, génie militaire, génie génétique). ♦ 4° Personnage imaginaire doué de pouvoirs exceptionnels. Descartes (v. Méditation première), pratiquant le doute méthodique, imagine qu'un malin génie emploie « toute son industrie » à le tromper et se demande si toutes les choses extérieures qu'il perçoit ne sont pas « que des illusions et des tromperies ».
Génie
Du latin genius, «divinité qui veille sur chaque homme», «ange gardien », d'où « talent », « aptitudes supérieures ». - Disposition innée, aptitude naturelle pour une chose (exemple : le génie des affaires). - En esthétique, dispositions éminentes permettant de rompre avec la tradition et de faire une œuvre authentiquement créatrice (exemple : un peintre de génie).
• Pour Kant, le génie dans les beaux-arts se caractérise par les traits suivants : il crée des œuvres originales (il est donc totalement opposé à l'« esprit d'imitation ») ; il crée des œuvres exemplaires (qui doivent pouvoir être proposées à l’imitation des autres) ; il ne peut décrire la manière dont il produit ses œuvres (il ne suit aucune règle déterminée).
GENIE (n m., étym. : dieu particulier à chaque homme). 1. — Esprit au sens 4, divinité (cf., chez Descartes, un malin génie : un dieu méchant). 2. — Ensemble des traits intellectuels ou moraux propres à une personne, à un peuple ou à une de leurs productions (le génie d’une œuvre d’art, d’une langue). 3. — Aptitude intellectuelle ou esthétique supérieure, que l’on croyait autrefois nécessaire d’imaginer en certains individus afin d’expliquer la production d’œuvres d’art ou les découvertes scientifiques.
Liens utiles
- Le génie dans l'art selon Kant
- Vous commenterez cette formule d'Albert Camus : « Le plus grand style en art est l'expression de la plus haute révolte. Comme le vrai classicisme n'est qu'un romantisme dompté, le génie est une révolte qui a créé sa propre mesure. »
- « Le génie n'a qu'un siècle, disait-il; après quoi il faut qu'il dégénère. »
- Corneille est un génie créateur, il a sa psychologie propre et ses personnages sont si vrais, si humains, si représentatifs que son nom a été pris pour caractériser certains mots, certains actes, certaines dispositions d'âme. On dit un mot cornélien, un trait cornélien, une âme cornélienne.
- Chateaubriand dans le Génie du Christianisme : « Les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse et par je ne sais quelle immensité »