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FRÉDÉRIC-GUILLAUME II

Roi de Prusse né en 1744, neveu de Frédéric le Grand et son successeur. Il sacrifia de bons généraux et d'habiles ministres aux fantaisies de ses maîtresses et se fourvoya dans la doctrine philanthropique des Illuminés de Bavière. La Prusse y perdit son hégémonie. Après son intervention dans la guerre entre la Russie, l'Autriche et la Turquie, il entra dans la coalition contre la France (1791) et ses troupes, sous les ordres du duc de Brunswick, envahirent la Champagne. Elles furent arrêtées à Valmy par Dumouriez et Kellermann (septembre 1792). En 1795, il signa une paix séparée avec la France et mourut deux ans plus tard.

Frédéric-Guillaume II (Berlin 1744 -id. 1797) ; roi de Prusse [1786-1797].

Dépourvu d’énergie et d’autonomie, empreint d’une forte sensualité, F., bien que généreux, doué et ouvert aux arts et aux sciences, est pourtant radicalement différent de son oncle Frédéric II, et, loin de poursuivre l’œuvre de son grand prédécesseur, il ne parvient pas au cours de son règne à prévenir le démantèlement de l’Etat prussien, ni à le préparer à affronter les forces révolutionnaires. Comme il continue même après son avènement à entretenir des maîtresses -chose inouïe à la cour de Prusse -, il se dessaisit largement des affaires de l’État au profit de ses favoris, notamment Johann Rudolf von Bischoffswerder (1741-1803) et Johann Christoph Wöllner (1732-1820), qui appartiennent tous deux comme lui au cercle mystique des rose-croix. La direction de la politique extérieure incombe tout d’abord au comte d’Hertzberg (1725-1799) qui a déjà servi l’Etat prussien sous Frédéric II et dont toute la politique est guidée par l’idée de la rivalité entre la Prusse et l’Autriche. Mais lorsque F. songe à signer en 1790 avec l’Autriche la convention de Reichenbach instituant un statu quo, puis peu de temps après, choqué par la Révolution française et par l’exécution du roi et de la reine, se montre favorable à une démarche commune de la Prusse et de l’Autriche dirigée contre la France, Hertzberg est remplacé par Bischoffswerder et F. signe avec Léopold II d’Autriche la déclaration de Pillnitz (août 1791). Les échecs de la première guerre de coalition (Valmy), puis le deuxième et le troisième partage de la Pologne qui suivent (1793 et 1795) et qui lui donnent Danzig et la Poznanie, puis Varsovie, amènent de nouveaux conflits avec l’Autriche, et aboutissent en 1795, sous la pression de Haugwitz qui commence alors à prendre de l’importance, la conclusion de la paix séparée de Bâle entre la France et la Prusse, paix qui reconnaît à la France la possession de la rive gauche du Rhin, et qui vaut au roi dans la bouche de certains patriotes allemands le surnom de « Traître à l’Empire ». Si la politique extérieure du royaume de Prusse est dépourvue d’une direction ferme et d’orientation précise, en politique intérieure également se manifestent des contradictions qui entachent la réputation du roi. Sous la direction du ministre de la Justice et du Culte Wöllner est publié dès 1788 un édit de religion qui vise, dans un esprit de lutte contre l’Aufklarung, et tout en reconnaissant les religions catholique et juive, à restaurer l’Église luthérienne anciennement implantée dans le pays. En liaison avec cette décision, un édit de censure va jusqu’à frapper des personnalités comme Kant et Friedrich Nicolaï, tout en manifestant un contraste flagrant avec les mœurs frivoles qui régnent à la cour de Prusse.




FRÉDÉRIC-GUILLAUME II (Berlin, 1744-id., 1797). Roi de Prusse (1786-1797). Neveu de Frédéric II auquel il succéda, il combattit la Révolution française et laissa un pays considérablement affaibli, compromettant gravement l'héritage de son oncle. Il joua un rôle peu glorieux dans la guerre entre la Russie, l'Autriche et la Turquie, puis décida une coalition contre la France révolutionnaire. Il signa avec Léopold II d'Autriche la déclaration de Pillnitz (août 1791). Ses armées, commandées par le duc de Brunswick, envahirent la Champagne puis reculèrent après Valmy. Occupé par les deuxième (1793) puis troisième partages de la Pologne (1795) qui lui donnèrent Dantzig, la Posnanie et Varsovie, il signa à Bâle une paix séparée avec la France ( 1795), reconnaissant à celle-ci la rive gauche du Rhin. Voir Bâle (Traités de, 1795), Coalition (Première).

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