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François-Régis Bastide

François-Régis Bastide est né à Biarritz le 1er juillet 1926. Etudes musicales. S’engage en 1944 dans les spahis marocains. Attaché d’information auprès du gouvernement militaire de la Sarre en 1945-46. Directeur des programmes musicaux de Radio-Sarrebruck en 194 7, il publie la même année son premier roman, Lettre de Bavière. Pensionnaire de la Maison Descartes à Amsterdam, section musique, en 1949-50. Producteur de l’émission radiophonique le Masque et la plume depuis 1952, membre du comité directeur des éditions du Seuil depuis 1953. Elu président du syndicat CFDT des producteurs de l’ORTF en 1969, le Parti Socialiste lui a confié, en 1976, l’animation d’une commission d’études sur la culture et la télévision. Grand Prix de la critique pour Saint-Simon par lui-même (1953), prix Fémina pour les Adieux (1956), Grand Prix de la Télévision (prix Albert-Olivier) pour le Troisième Concerto (1963). « Le grand musicien en puissance qu 'est peut-être François-Régis Bastide, et qui n avait pas su se délivrer, prend sa revanche grâce à l’écrivain qu’il est devenu. » C’est François Mauriac qui a émis cette opinion, à propos de l’auteur du Troisième Concerto. Écrivain fou de musique en effet, François-Régis Bastide a « accordé » cette passion à toutes ses compositions romanesques, en particulier Lettre de Bavière, la Troisième Personne, la Vie rêvée, la Fantaisie du voyageur, et surtout la Jeune Fille et la mort. Les symphonies de Ravel et des grands musiciens romantiques allemands, Schubert, Schumann, Brahms, font entendre leurs échos nostalgiques à travers l’œuvre frémissante de cet écrivain du souvenir, l’un des derniers célébrants, parmi les modernes, de la Vie rêvée. Et il est beau que le titre de ce roman de l’imaginaire et du songe, où la mémoire se fait mélodie et le récit jeu avec le temps soit précisément celui auquel Proust avait d’abord pensé quand il commençait A la recherche du temps perdu. Tous ses livres sont des invitations au voyage, à la beauté, au rêve, au passé... Féru d’astrologie — un esprit romantique ne peut ignorer la science du destin, les pressentiments célestes — il affirme des gens de son signe (le Cancer) : « Nous avançons non pas masqués, mais la tête tournée par notre passé. Nous ne perdons jamais nos souvenirs. Nous en vivons, Nous nous empêchons de vivre pour dormir au creux de la mémoire. » Et la plupart de ses personnages, auxquels il rend plus d’un trait, semblent nés sous la même aristocratique étoile. L’atmosphère sarroise et bleue dans laquelle baignent sa mémoire et son imagination n’est pourtant jamais surannée, tant il sait la conjuguer, l’air de rien, avec les orages et les frustrations du temps présent. Romantisme pas mort : il est peut-être la dernière chance d’une époque qui a tourné le dos, un peu vite, à l’imaginaire. ► Bibliographie

Romans et nouvelles : Lettre de Bavière, Gallimard, 1947 ; la Troisième Personne, Gallimard, 1948 ; la Jeune Fille et la mort, Gallimard, 1950 , la Lumière et /e fouet, Gallimard, 1951 ; les Adieux, Gallimard, 1956 et le Livre de poche, 1971 ; Flora d'Amsterdam, le Seuil, 1957 ; la Vie rêvée, le Seuil, 1962, et le Livre de poche, 1969 ; la Palmeraie; le Seuil, 1967 et le Livre de Poche, 1974 ; la Fantaisie du voyageur, le Seuil, 1976. Essais : Saint-Simon par lui-même, le Seuil, 1953 .Suède, le Seuil, 1954 ; les Secrets du Zodiaque. Julliard, 1971; Au théâtre certains soirs, le Seuil, 1972. Théâtre : La Forêt noire et le Troisième Concerto, le Seuil, 1968.

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