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François Nourissier

François Nourissier est né à Paris en 1927, est diplômé de l’Ecole des Sciences Politiques. Secrétaire général des éditions Denoël en 1953 puis conseiller littéraire des éditions Grasset à partir de 1958. Critique littéraire au Point. Depuis 1977, est membre de l'Académie Concourt.
Un des premiers livres de François Nourissier fut un pamphet, Les chiens à fouetter, opuscule corrosif mais truculent sur la difficulté d’être un écrivain célèbre à l’œuvre reconnue. Peut-être s’écrivait-il alors à lui-même. Toujours est-il qu'aujourd’hui, François Nourissier est un auteur de renom, qu’on lit avec plaisir et intérêt. Styliste brillant, rompu à l’emploi du trait vif, François Nourissier a commencé sa carrière avec de petits romans aimables, L’eau grise, Les orphelins d’Auteuil, Le corps de Diane, qui posaient, sans une imagination débordante mais dans une langue riche de ce qu’elle allait donner, les éternels problèmes du couple. C’est avec les trois volets d’Un malaise général (Bleu comme la nuit, Un petit bourgeois et Une histoire française) que notre auteur s’est, au vrai, le mieux défini : homme en quête de lui-même, soucieux de se connaître et désireux de se comprendre — sans fard. De fait, ces trois livres allient à merveille les talents d’écriture du roman et la minutie analytique de l’autobiographie. De cette fresque intimiste, le lecteur retiendra une étrange propension de l’auteur au désenchantement voire un goût du malaise, sorte de constat amer d’une vie trop fragile : « Je n 'aime pas ma vie » avoue-t-il dans Un petit bourgeois. Et il poursuit : « Ecrire ne m'est pas une raison de vivre ». Pessimisme d’existence que l’on retrouve au terme fatal de La crève, roman dans lequel un individu, Benoit Magellan, quitte sa femme et ses enfants pour une Marie aimée qu’il n’atteindra pourtant pas, s’enfonçant à jamais dans une nuit solitaire, celle de la mort. Et même si, depuis, François Nourissier a retrouvé dans certains de ses livres une humeur plus gaie et moins négative — jusqu’à son dernier essai, particulièrement emporté : Lettre ouverte à Jacques Chirac — il n’empêche que jamais l’auteur d’Un petit bourgeois ne s’est départi d’une angoisse obscurément souterraine et d’une sempiternelle remise en question de son statut d’écrivain. Peut-être est-ce cela, après tout, qui donne à son œuvre talentueuse un fort accent de nécessité et de juste opportunité. ► Principaux titres
L'eau grise, 1951 Plon; Les orphelins d'Auteuil, 1956 Plon; Le corps de Diane, 1957 Julliard; Bleu comme la nuit, 1958 Grasset; Un petit bourgeois, 1964 Grasset; Une histoire française, 1966, Grasset; La crève, 1970 Grasset; A demande, 1973 Grasset ; Lettre ouverte à Jacques Chirac, 1977 Albin Michel;

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