FICHE DE RÉVISION (HLP) – LE MYTHE DU « BON SAUVAGE »
1. DÉFINITION DU « SAUVAGE ».
Le mot « sauvage » vient du latin silva = la forêt.
Est sauvage ce qui est non cultivé, non transformé par l’homme.
Le mot n’est pas toujours péjoratif : une plante sauvage n’est ni bonne ni mauvaise.
2. LE MYTHE DU « BON SAUVAGE » (ROUSSEAU).
Rousseau (XVIIIe siècle) affirme : « L’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt. »
Le « bon sauvage » représente l’homme avant la société, à l’état de nature.
L’état de nature :
Ce n’est pas un fait historique, mais une fiction théorique.
L’homme y est :
libre,
heureux,
innocent,
avec peu de besoins.
Sa morale repose sur :
l’amour de soi (instinct de survie),
la pitié (refus naturel de faire souffrir).
⚠️ À ne pas confondre :
Amour de soi = instinct naturel de survie.
Amour-propre = regard des autres sur soi → jalousie, orgueil (apparaît en société).
3. LA NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ ET DES INÉGALITÉS.
La cause principale de la corruption : la propriété privée.
Avec la société apparaissent :
les inégalités,
la jalousie,
la rivalité,
l’ambition.
Le contrat social (Rousseau) :
Les hommes acceptent de suivre des lois.
Ils restent libres car ils obéissent à des lois qu’ils se donnent eux-mêmes.
Idéal politique : démocratie directe.
4. CRITIQUES DU MYTHE DU « BON SAUVAGE ».
a) Critique historique
Les sociétés anciennes n’étaient pas toutes pacifiques.
Exemple : les Aztèques pratiquaient les sacrifices humains.
Les peuples dominés ont parfois été eux-mêmes conquérants (ex. Comanches).
b) Critique ethnologique (Lévi-Strauss)
Le mythe est ethnocentrique :
on juge les autres peuples avec nos propres valeurs.
Il peut justifier le paternalisme et la colonisation.
5. HOBBES CONTRE ROUSSEAU.
Pour Hobbes, l’homme est naturellement violent.
L’état de nature est un état de guerre de tous contre tous.
La société est nécessaire pour maintenir l’ordre.
6. FREUD ET LA VIOLENCE.
Freud affirme que l’homme possède une pulsion de mort (Thanatos) :
instinct d’agression et de destruction.
La civilisation :
réprime les pulsions,
mais ne les supprime jamais totalement.
Conséquence : l’homme n’est jamais totalement heureux en société.
7. NATURE, MORALE ET POLITIQUE.
La nature est amorale : elle n’est ni bonne ni mauvaise.
Un lion qui mange une gazelle n’est ni cruel ni méchant, il agit par instinct.
Prendre la nature comme modèle politique peut conduire à la loi du plus fort.
Certaines idéologies (ex. nazisme) ont utilisé la biologie pour justifier la domination.
8. CRITIQUE PHILOSOPHIQUE DE LA NATURE.
La nature est une construction culturelle : on la pense toujours avec nos idées.
Rousseau valorise la nature car il critique la société de son époque.
Voltaire, au contraire, valorise la vie sociale et la civilisation.
9. L’HOMME, UN ÊTRE DE CULTURE.
L’homme est toujours un être de culture :
langage,
règles,
éducation,
société.
Il n’existe pas d’homme « purement naturel ».
10. CONCLUSION GÉNÉRALE.
Le mythe du bon sauvage est une idéalisation.
Il sert surtout à critiquer la société moderne.
Hobbes et Freud montrent que la violence fait partie de la nature humaine.
La civilisation est nécessaire, mais elle exige des sacrifices.
✅ À SAVOIR POUR LE BAC :
Ne jamais confondre Rousseau et Hobbes.
Ne pas confondre amoral et immoral.
Le mythe du bon sauvage n’est pas une réalité historique.