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Femme dans la Grèce antique

Femme. Dans la société grecque, dont les structures patriarcales trouvaient certainement leur origine chez les envahisseurs de culture indo-européenne, la femme est restée une éternelle mineure vis-à-vis de la loi. Dans la société athénienne, la jeune fille, éduquée dans le gynécée auprès de sa mère, ne quitte la demeure familiale que pour entrer dans celle de l’époux qu’on lui a choisi. Et la maîtresse de maison vit de son côté dans le gynécée avec les enfants et les servantes. Elle ne participe jamais aux banquets de l’époux qui reçoit ses amis et ses concubines dans l’andron, ne sort qu’accompagnée d’une servante qui porte son ombrelle et son siège, enfin ne possède aucun droit légal, ne participe pas au gouvernement de la cité, et, si elle hérite, elle n’est jamais qu’épiclère. Elle a ses fêtes propres aux femmes comme les thesmophories, et si elle participe à la vie religieuse de la cité, l’accès des grands jeux lui est interdit et il semblerait que lui ait aussi été interdit l’accès des théâtres lors des représentations comiques. Alors que l’époux peut avoir des concubines, reçoit à sa table des courtisanes, l’adultère punit l’épouse et aussi bien l’homme qui l’a commis avec une femme mariée (dans ce cas l’époux a même le droit de le mettre à mort, ce qui ne se produisait qu’exceptionnellement, car il était toujours possible de composer, ne serait-ce qu’en « dédommageant » l’époux, ce qui conduisit certains d’entre eux à pratiquer une sorte de chantage), et l’épouse adultère doit être répudiée. A Sparte, il semble que la femme ait joui de plus de liberté, bien qu’elle n’ait pas eu plus de droits que l’Athénienne. Sans doute elle participait aux exercices et, dans ce cas, le faisait dépouillée de ses vêtements, et il y avait des concours réservés aux jeunes filles de Sparte à Olympie, hors de l’époque des grands jeux. Les sculpteurs nous ont d’ailleurs laissé des représentations de jeunes filles Spartiates s’exerçant ou courant. Selon les lois de Lycurgue, elles devaient s’exercer non seulement à la course, mais aussi à la lutte, et au lancement du disque et du javelot. Mais elles ne participaient pas pour autant à la vie politique de la cité, même si elles ont pu y exercer une influence d’un caractère toujours privé, et si elles menaient cette vie libre propre aux garçons, c’était pour rester vigoureuses et donner à la cité de robustes enfants. Il est vrai qu’on ne doit pas imaginer la vie de la femme grecque à partir des législations, particulièrement rigoureuses. On trouve, dans les comédies d’Aristophane, un certain reflet d’une réalité où l’on voit que les femmes savaient tenir aux hommes la dragée haute. Et, à l’époque hellénistique, on vit des femmes architectes, peintres, etc., sans oublier les poétesses qui furent nombreuses en Grèce, Sapho à la fin du VIIe s. av. J.-C. et Corinne de Tanagra au Ve s. restant les plus célèbres d’entre elles, et, si en principe elles ne pouvaient être propriétaires, elles savaient même sur ce point détourner la loi. Les mimes d’Hérondas tout autant que certaines idylles de Théocrite nous montrent la vie des femmes à Alexandrie et, à une époque où, en définitive, les hommes non plus ne participaient pas au gouvernement de type monarchique, on découvre que, tout en ayant leur propre existence, les femmes jouissaient de tout autant de liberté que les hommes, qu’elles ne se gênaient pas pour avoir des amants, ceux-ci seraient-ils de leurs esclaves. Sans compter les femmes des familles royales qui, bien souvent, non seulement gouvernaient à travers leurs époux, mais encore régnaient en leur nom propre, Cléopâtre, la dernière des Lagides, restant la plus célèbre d’entre celles-ci. Par ailleurs, les courtisanes, mais aussi les joueuses de flûte, les danseuses, dans lesquelles on pouvait trouver des filles de citoyens, mais qui, plus souvent, étaient de familles de métèques, en tout cas à Athènes où elles affluaient, avaient une vie libre et pouvaient aimer qui elles voulaient. Elles étaient seules, à quelques exceptions près, à pouvoir acquérir une culture, c’était même pour elles une nécessité afin de participer à la vie de leurs amants ; l’exemple le plus caractéristique est celui d’Aspasie, qui exerça un prestige incontestable sur les hommes de l'entourage de Périclès. On en connaît aussi qui ont pu devenir propriétaires, ce qui laisse entendre qu’elles jouissaient du droit de cité et avaient acquis des biens avec leurs moyens propres, sans en avoir hérité. —► divorce, mariage, naissance, testament.

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