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Féminisme

Féminisme Mouvement d’idées centré sur la lutte pour une égalité de droits entre l’homme et la femme. Des courants féministes se sont déjà manifestés dans le passé (Molière se moquera dans Les Femmes savantes de cette volonté d’émancipation). Mais le courant féministe ne se dessine nettement qu’au XIXe siècle. George Sand en est alors l’un des représentants les plus en vue. Le mouvement se structure en différentes organisations au XXe siècle. Le MLF (Mouvement de Libération des Femmes) est la plus connue, mais il en existe d’autres comme « La cause des femmes ».

féminisme

Doctrine qui revendique la libération de la femme.

Commentaire

Né sous la Révolution française avec la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Olympe de Gouges, 1791), le féminisme a profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle en donnant à la femme certains droits qui lui étaient jusque-là refusés (droit de vote, droit à l'avortement, égalité des salaires, etc.Le mouvement de libération de la femme (Women's Lib aux États-Unis et M.L.F. en France), créé en 1968, a complètement changé le visage des sociétés occidentales en mettant sur un pied d'égalité l'homme et la femme. Parmi les écrivains, le féminisme a ses figures de proue, comme Simone de Beauvoir qui, dans le Deuxième Sexe (1949), a vigoureusement défendu la cause des femmes. PRÉCIOSITÉ.

Citation

J’ai de fortes objections au féminisme tel qu’il se présente aujourd’hui. La plupart du temps, il est agressif, et ce n’est pas par l’agression qu’on parvient durablement à quelque chose. Ensuite, et ceci sans doute vous paraîtra paradoxal, il est conformiste, du point de vue de l’établissement social, en ce sens que la femme semble aspirer à la liberté et au bonheur du bureaucrate qui part, chaque matin, une serviette sous le bras, ou de l’ouvrier qui pointe dans une usine. (Marguerite Yourcenar, les Yeux ouverts.)

FEMINISME nom masc. - Mouvement qui lutte pour la reconnaissance et le développement des droits des femmes. Le féminisme n’est en rien un mouvement unitaire et structuré. On peut, en fait, parler de « féminisme » chaque fois que se manifestent des revendications visant à améliorer la condition féminine, à se diriger vers une plus grande égalité entre les sexes, à remettre en question le principe d’une société patriarcale, c’est-à-dire dominée par les hommes. Sur le plan théorique, le féminisme ne repose pas sur un corps de doctrine unique. Certaines féministes nient que la différence entre hommes et femmes soit autre chose qu’une différence biologique. La différence de comportement entre les sexes ne serait que le fruit d’un conditionnement de tous les instants visant à maintenir les femmes dans une position sociale subordonnée. Selon la célèbre formule de Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme : on le devient». Cette thèse - outre Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir - a été bien illustrée dans Du côté des petites filles de Gianina Belotti (Des femmes). A l’inverse, d’autres féministes, au lieu de nier l’existence d’une spécificité féminine, l’exaltent, présentant les valeurs féminines comme une alternative possible et positive aux valeurs patriarcales qui dominent notre société. S’ajoutant aux auteurs que nous venons de citer, les principales théoriciennes du féminisme sont Germaine Green, Kate Millet, Elisabeth Badinter, Gisèle Halimi. Historiquement, le féminisme ne naît pas au XIXe siècle, mais c’est à cette époque qu’il se développe et prend une véritable dimension politique et sociale : les suffragettes, en Angleterre, réclament et finissent par obtenir le droit de vote. Les principales victoires du féminisme seront l’obtention du droit au divorce, à des études équivalentes à celles des hommes, à la contraception, à l’avortement et à l’obtention progressive d’une place équivalente à celle des hommes dans le monde du travail. En ce qui concerne la littérature, une importante réflexion s’est développée sur le rapport des femmes à celle-ci. L’ouvrage pionnier en ce domaine est sans doute celui de Virginia Woolf qui, dans Une chambre à soi, s’est interrogée sur les obstacles sociologiques qui barraient aux femmes la route à la création littéraire. Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de Shakespeare féminin ?, demande-t-elle : parce que jamais, jusqu’à une époque récente, la femme n’a disposé d’une chambre à soi, répond-elle. L’idée s’est affirmée, dans les années 60, d’une écriture féminine spécifique, radicalement différente de la littérature produite par les écrivains masculins. Des maisons d’édition réservées aux femmes ont été créées pour dégager un espace d’écriture qui leur soit propre ; ainsi « Des femmes » en France et « Virago » en Angleterre. Un considérable travail théorique a été réalisé, notamment par trois théoriciennes dont il faut citer les noms : Hélène Cixous, Luce Irigay et Julia Kristeva.

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