expressionnisme

expressionnisme Mouvement artistique (peinture, sculpture, théâtre, cinéma), né dans les années 1910-1920, pour lequel l’œuvre d’art vaut surtout par l’intensité de son expression.

Commentaire L’expressionnisme est né avec les bouleversements de la Première Guerre mondiale, de la révolution russe de 1917 et de la défaite allemande. Bien qu’il soit connu en France, il concerne surtout les courants artistiques d’Europe centrale. En réaction contre l'impressionnisme, les expressionnistes tentent d’exprimer le plus directement, et avec le plus de force possible, les sentiments essentiels. Ils dépassent les problèmes de l’individu pour traiter les grandes questions politiques et sociales de toute une société. Leur arme est l’émotion mais aussi la provocation. L’expressionnisme est un art engagé. Les littératures germaniques y trouvent un renouveau nécessaire et y acquièrent une place originale et forte dans le concert des arts européens de l’entre-deux-guerres.

Citation Je serai peu étonné si, sous peu, les impressionnistes trouvaient à redire sur ma façon de faire, qui a plutôt été fécondée par les idées de Delacroix que par les leurs. Car au lieu de chercher à rendre exactement ce que j’ai devant les yeux, je me sers de la couleur plus arbitrairement pour exprimer fortement. (Vincent Van Gogh, Lettres à son frère Théo.}

EXPRESSIONNISME nom masc. - Mouvement artistique qui s’est développé en Allemagne au début du XXe siècle et qui vise à substituer à la représentation objective de la réalité l’expression du monde intérieur de l’artiste. L’expressionnisme s’inscrit en peinture dans la postérité de Van Gogh et de Gauguin. L’usage intense de la couleur traduit une vision du monde entièrement dominée par les sentiments de l’artiste. Au lieu de représenter la réalité, l’artiste figure sur sa toile l’expression de son propre univers spirituel et affectif, à travers des images empruntées au monde extérieur, mais totalement déformées et transformées par des moyens plastiques qui, chez certains peintres (Kandinsky), confinent à l’abstraction. Deux groupes de peintres ont défendu les positions de l’expressionnisme : « Die Brücke » (Le pont) à Berlin (1905-1913) avec Kirchner, Schmidt-Rottluf, Pechstein, Heckel, Nolde et, à Munich, « Der blaue Reiter » (Le cavalier bleu) avec Kandinsky, Franz Marc et August Macke (1912). L’expressionnisme s’est prolongé dans les pays Scandinaves à travers l’œuvre d’Edvard Munch, en Autriche à travers celle de Schiele et de Kokoschka, et en Belgique à travers les toiles grotesques et fantastiques de James Ensor. L’expressionnisme s’est étendu aux autres arts, mais c’est surtout au cinéma que le concept reste pertinent. À partir de 1919, avec Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene, l’expressionnisme a donné naissance dans le cinéma allemand à un courant extraordinairement fécond, illustré par les chefs-d’œuvre de Fritz Lang, de Murnau et de Pabst.