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ÉVIDENCE

ÉVIDENCE, n.f. (lat. evidentia «ce qui se voit de loin»). Illumination mentale qui permet à l'esprit de reconnaître la vérité et qui est exclusive de toute espèce de doute. L'évidence est lumière. Pour Descartes, l'évidence est le point de départ de la démarche philosophique, comme elle est à la base des mathématiques. Le premier précepte du Discours de la Méthode est «de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle ; c’est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n’aurais aucune occasion de le mettre en doute» (Discours, IIe partie). Spinoza, s'interrogeant sur le caractère de l'idée vraie, disait : «Verum index sui» (La vérité est à elle-même sa propre marque).» Leibniz reprochait déjà à Descartes le caractère subjectif de l'évidence. Avoir le sentiment personnel d'être en présence de la vérité, est-ce un critère suffisant de vérité ? Il faut distinguer entre ce qui paraît évident à une personne et l’évidence sur laquelle tous les esprits tombent d'accord. — Les principes constitutifs de la raison (identité, causalité, raison suffisante), les axiomes des mathématiques sont évidents. Il y a des évidences morales. Malebranche donnait un bon exemple d’évidences qui ne sont pas illusoires. C'est ce que nous ne pouvons pas contester sans «sentir les reproches intérieurs de notre raison.» L’usage actuel qui se fait de l’adjectif «évident» dans l’expression «ce n’est pas évident» au sens de «ce n’est pas facile, pas sans obstacles, cela ne va pas de soi», est un abus de langage.


ÉVIDENCE
L’étymologie latine nous suggère l’idée d’une connaissance qui s’impose avec certitude comme à la vue. Mais c’est précisément contre la fausse transparence de l’évidence sensible ou empirique que Descartes choisit l’idée claire et distincte ou évidence rationnelle, comme critère de la vérité. L’évidence objective, qui entraîne immédiatement l’assentiment de l’esprit et qui qualifie une idée initiale grâce à une intuition rationnelle, se retrouve ultérieurement au cours de la recherche si celle-ci est conduite avec méthode. Les démonstrations permettent à une certitude subjective de devenir une évidence objective (partagée par tous).
évidence, caractère d'une idée claire et distincte. — L'évidence d'une idée possède cette propriété d'entraîner naturellement l'affirmation. L'évidence est, selon Descartes, la qualité objective d'une idée; mais Leibniz a bien vu que l'évidence est plutôt la qualité d'une « relation » entre des idées (on parle de l'« évidence d'une opération mathématique »). On oppose depuis Hegel, l'évidence (qui est objective) à la certitude (qui est subjective et ne désigne qu'une impression ou un sentiment subjectif de la vérité). C'est tout le travail du discours et des démonstrations de rendre évident pour tous (objectivement) ce qui n'est que subjectivement certain ?
ÉVIDENCE (n. f.) Caractère de ce qui doit entraîner immédiatement l’assentiment de l’esprit, de ce dont on ne peut douter pour peu qu’on en connaisse la signification ; certitude (quelque chose peut être certain sans être évident).



Évidence Du latin evidentia, « caractère de ce qui est visible » (de videre, « voir »). Caractère de ce qui est immédiatement et intuitivement saisi comme vrai. • L’évidence est indubitable (on ne peut la contester) et immédiate (elle ne repose sur aucune autre preuve qu'elle-même). • Chez Descartes, la règle de l'évidence consiste à n'accepter comme vrai que ce qui se présente si clairement et si distinctement à l'esprit qu’on ne saurait le mettre en doute.