esprit de géométrie/esprit de finesse

FINESSE. (Esprit de). Pascal oppose l'esprit de finesse à l'esprit de géométrie, comme l'intuition qui pénètre ce qui est original en chaque être, en face du raisonnement discursif ; synonyme de l'intuition selon Bergson.

esprit de géométrie/esprit de finesse

Distinction énoncée par Pascal dans ses Pensées (fr. 512 Lafuma). L’esprit de finesse correspond à une bonne compréhension de ce qui nous entoure, mais dont les principes sont difficiles à percevoir, quoique « dans l’usage commun ». Dans l’esprit de géométrie, les principes sont « si gros qu’il est presque impossible qu’ils échappent », mais le domaine concerné est non habituel, « de sorte qu’on a peine à tourner la tête de ce côté-là, manque d’habitude ». « L’omission d’un principe mène à l’erreur », souligne Pascal, et « il faut avoir la vue bien nette pour voir tous les principes, et ensuite l’esprit juste pour ne pas raisonner faussement sur des principes connus ».

Modalités d’accès à la connaissance : l'esprit de géométrie désigne la logique, l’esprit de finesse l’intuition.

Commentaire

C’est chez Pascal (Pensées, 1670) que se trouve cette opposition entre l'esprit de finesse et l’esprit de géométrie. Ces deux voies d’accès à la connaissance, qui définissent des aptitudes naturelles chez un individu, doivent conduire à Dieu.

Citation

[Mais] les esprits faux ne sont jamais ni fins ni géomètres. (Pascal, Pensées, série XXII, fragment 466.)

finesse (esprit de), notion formulée par Pascal, opposée, selon lui, à l'esprit de géométrie, « lequel a des vues lentes, dures et inflexibles ». — Immédiat au contraire, l'esprit de finesse se caractérise par la « souplesse de la pensée » ; il est plus intuitif que logique et il s'attache aux cas d'espèces. Ainsi, les sciences humaines (la psychologie, par exemple) se distinguent des autres sciences en ceci que l'esprit géométrique n'y suffit pas et que l'esprit de finesse y est nécessaire. On oppose aujourd'hui, à la suite de Dilthey, la « compréhension » (esprit de finesse) à l'« explication » objective et analytique (esprit de géométrie).

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FINESSE (ESPRIT DE —) Chez Pascal, sentiment, vue immédiate qui saisit l’intégralité et l’unité d’un objet ; opposé à esprit de géométrie, c.-à-d. à la pensée discursive qui procède par étapes à l’aide de symboles ; Syn. esprit de justesse, intuition.