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ESCLAVE/SERVITEUR (histoire ancienne)

L'un des premiers commandements des Évangiles exige que tout esclave soit libéré de sa condition, physique ou spirituelle. L'apôtre Paul précise que le Maître est dans les deux et qu'il ne fait aucune différence entre les hommes (Éphésiens 6, 5-9). En Palestine, un serviteur était la propriété de son maître qui avait sur lui droit de vie et de mort ; il pouvait le vendre et le châtier, mais sans le mutiler. Les serviteurs participaient aux cultes et fêtes religieuses, aux événements de la maison où ils se trouvaient et, comme leurs maîtres, se reposaient le jour du sabbat. Les hommes n'étaient pas circoncis. Les esclaves pouvaient être étrangers, tels les prisonniers de guerre, ou hébreux, mais ceux-ci avaient le droit de reprendre leur liberté après six ans de servitude ou d'opter pour l'esclavage perpétuel (Deutéronome 15, 12-17). Si un esclave choisissait de partir, il devait être couvert de cadeaux en remerciement des services rendus, et s'il restait, il devait recevoir une terre héréditaire afin de subvenir à ses besoins (Exode 21-22). Le judaïsme progressivement a interdit le droit de vie et de mort sur un individu.

esclavage. On voit l’esclavage établi en Grèce dès l'époque homérique, et sans doute cette institution remonte-t-elle beaucoup plus haut. L’origine doit probablement se trouver dans le droit de la guerre, en vertu duquel le prisonnier, d’abord mis à mort, a été ensuite utilisé pour le travail des champs et pour servir son vainqueur. L’économie antique était fondée sur l’esclavage et le servage : c’est l’existence de cette institution qui libérait les citoyens des cités des servitudes économiques et leur permettait de se consacrer au gouvernement de l’État et à la création littéraire et artistique. Le servage, tel que l’illustrent par exemple les hilotes de Sparte, est une institution archaïque. Sujétion de peuples indigènes, elle se différencie nettement de l’esclavage de l'époque classique : l’esclave est une marchandise qui s’achète ou se vend de façon individuelle. Chaque ville avait son marché d'esclaves, qui se tenait à certaines époques, cependant que certaines cités (Délos, Chios, Samos, Byzance) étaient réputées pour leur marché international. La population servile était très nombreuse en Attique : 400 000 esclaves des deux sexes à la fin du ive s. av. J.-C. pour 10 000 métèques et 21 000 citoyens. Le citoyen le plus pauvre possédait au moins un ou deux esclaves, tandis qu’un homme riche en avait une cinquantaine. Si les révoltes d’hilotes ont été une constante de l’histoire Spartiate, il n’en est pas de même pour les esclaves. Ils ne formaient pas, de par la diversité de leurs origines et de leurs fonctions, un groupe homogène. Parmi les esclaves, il y avait ceux qui étaient nés dans cette condition et qui constituaient une minorité (c’est le cas contraire pour les serfs, —► servage), et ceux qui étaient devenus esclaves. Ceux-ci étaient les enfants exposés ou vendus (sauf à Athènes, où, depuis Solon, la vente était interdite), les citoyens réduits à cet état pour dettes (sauf encore à Athènes, à la suite d’une loi de Solon), les métèques qui avaient usurpé le droit de cité, les prisonniers de guerre et les gens libres enlevés par les pirates. Dans les villes même, il arrivait qu’on pût être enlevé; le ravisseur était puni de mort à Athènes. Les prisonniers de guerre grecs étaient en général échangés ou rendus contre rançon; la guerre étant la principale source d’esclaves, ceux-ci venaient plus particulièrement d’Asie Mineure, de Thrace et de Scythie. Les esclaves étaient utilisés en toute circonstance. Dans l’industrie, les potiers, les forgerons, les armuriers, les corroyeurs, etc., employaient des esclaves spécialisés; les mines absorbaient une grande partie de la main-d’œuvre servile, ainsi que le commerce et le transport maritime ; les travaux des champs, le service domestique et les services publics requéraient des esclaves des deux sexes. La condition des esclaves variait selon les cités et leurs fonctions. Dans l’Athènes classique, les esclaves avaient leur statut juridique propre ; la loi les protégeait contre les sévices des maîtres et surtout des étrangers, et certains sanctuaires leur of fraient le droit d’asile. Ils ne se distinguaient pas des hommes libres par le vêtement, mais ils devaient porter les cheveux court. Ceux qui étaient occupés aux durs travaux des mines étaient sans doute les plus malheureux. Les esclaves publics jouissaient en fait d’une grande liberté : ils étaient employés dans les administrations, ou chargés de la propreté des rues, ou encore utilisés comme bourreaux ou préposés à la garde des poids et mesures ; ils travaillaient sous la direction de fonctionnaires, mais, ensuite, ils n’avaient pas de maître particulier, logeaient en ville et possédaient une famille. L’esclave domestique était reçu dans la famille; on le conduisait devant l’autel domestique et le maître ou sa femme répandait sur lui des fruits, des gâteaux et des pièces de monnaie en signe de bienvenue; il participait au culte de la famille et avait droit de prendre femme. Dans l'industrie et le commerce, les esclaves étaient souvent les gérants de l’entreprise et ils vivaient à leur guise, ne faisant que rendre compte à leur maître de leur gérance et lui remettant ses revenus. En temps de guerre, il est parfois arrivé que l’on réquisitionne les esclaves pour être employés dans la flotte ou dans l’armée de terre. Ils n’avaient aucun droit dans le gouvernement, mais ils participaient au culte public, avaient accès aux édifices religieux et, devant les tribunaux, ils pouvaient témoigner dans des affaires de meurtre et représenter leur maître. L’affranchissement était une pratique courante; il s’obtenait par décision du maître (soit de son vivant, soit par testament) ou par rachat. L’esclave avait la facilité de se faire un pécule grâce aux largesses du maître ou, lorsqu’il était esclave public ou gérant d’un bien du maître, il recevait ou conservait une somme pour son propre entretien; il économisait ainsi la somme nécessaire à son rachat; encore fallait-il que le maître l’acceptât. L’affranchissement se faisait par une simple déclaration devant témoins ou devant un tribunal compétent. Athènes ne connut guère de révoltes d’esclaves, ce qui prouve la clémence de leur condition.




ESCLAVE. Dans la Grèce antique, personne non libre (homme, femme ou enfant) sous la domination d'un maître. Certains sont soit nés de parents esclaves, soit prisonniers de guerre ou condamnés.

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