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Épîtres (Epistulae, «lettres»)

Épîtres (Epistulae, «lettres»). Les Épîtres d'Horace sont composées de deux livres de poèmes philosophiques en hexamètres latins. Elles sont ostensiblement écrites comme s'il s'agissait de lettres adressées à des amis, dans un genre littéraire qui n'a pas de précédent évident dans la littérature grecque. Le premier livre fut probablement publié en 20 ou 19 av. J.-C.; dans le poème introductif, Horace expose qu'il a abandonné la poésie lyrique (les Odes, I-III, furent probablement publiées en 23 av. J.-C.) et qu'il s'est tourné vers la philosophie. Cette « philosophie» n'est pas celle des professionnels, qu'il traite avec humour et ironie, mais est plutôt une sorte de morale quotidienne — le contentement à trouver dans une vie simple, les dangers de l'avarice et, pardessus tout, les avantages de la modération en toute chose, autant de thèmes que la forme des Épîtres lui permet de traiter, avec de l'esprit et du bon sens, à la façon de discussions personnelles. On débat encore du statut de ces Épîtres : sont-elles purement fictives et simplement destinées à fournir un contexte commode pour leur composition ou bien sont-elles de vraies lettres adressées en des occasions particulières à certaines personnes ? Le livre I compte vingt épîtres. Il est remarquable par de nombreux passages successifs ainsi que des tournures particulièrement heureuses. Qu'il suffise de citer la comparaison de celui qui recule l'heure de vivre bien et du campagnard qui attend que la rivière ait fini de couler : « Ouvrage commencé est à moitié fait. Aie le courage enfin d'être sage : commence (dimi-dium facti, qui coepit, habet ; sapere aude, incipe)» (II, 40-41); la folie de ceux qui cherchent ailleurs qu'en eux la paix de l'âme: «Ceux-là changent de climat et non d'âme qui courent au-delà de la mer (caelum, non animum mutant, qui trans mare currunt) » (XI, 27); «La colère est une courte folie (ira furor brevis est)» (II, 62); «On aura beau chasser la folie à coups de fourche, sans cesse elle reviendra en courant (naturam expelles furca, tamen usque recurret)» (X, 24); «le sentier d'une vie qui se cache (fallentis semina vitae)» (XVIII, 103). On remarquera l'épître IV adressée à Ti-bulle. L'épître VI est composée d'un ensemble de réflexions sur la paix de l'âme, «n'être frappé d'étonnement par rien (nil admirari )» (l'ataraxia d'Épicure). L'épître IX est une lettre d'introduction pour un ami auprès du futur empereur Tibère. Enfin, l'épître XVI décrit la ferme du poète. Le livre II n'est composé que de deux épîtres , la première, écrite peut-être en 15 av. J.-C. s'adresse à l'empereur Auguste tandis que la seconde, écrite en 19 ou 18 av. J.-C., s'adresse à Julius Florus, un jeune compagnon de Tibère rempli d'aspirations littéraires. Toutes deux traitent de littérature : dans la première, Horace examine le développement de la poésie latine et soutient que la poésie contemporaine s'est améliorée sous l'influence de la littérature grecque; dans la seconde, il s'explique sur son abandon de la poésie lyrique pour la philosophie. On y trouve d'autres passages autobiographiques d'intérêt, des éléments de doctrine littéraire et ce conseil : que les auteurs ne se ménagent pas et fassent leur autocritique. Pour une troisième épître, voir art poétique, ainsi qu'on la nomme depuis Quintillien.

Coq à l’âne (épître du). Genre poétique surtout en honneur dans la première moitié du XVIe siècle qui survit encore au XVIIe par exemple chez Mathurin Régnier, en dépit de la condamnation de la Pléiade. Il s’agit d’un genre satirique souvent anticlérical et inspiré par les thèses de la Réforme, illustré surtout par Marot.

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