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ÉPICURE


ÉPICURE. Philosophe grec (341-270 av. J.-C.), natif de Samos, réputé pour sa précocité. Il reçut les leçons du platonicien Pamphile, puis de Nausiphane, disciple de Démocrite, et ultérieurement, il suivit, à Athènes, à l'Académie, les leçons de Xénocrate, successeur de Platon. Il fonda à Athènes une école et enseignait généralement dans son Jardin qui est resté célèbre. Le principal objet de la philosophie est, pour lui, d'acquérir la paix du cœur. Pour ce faire, il faut se libérer des vaines opinions. La seule réalité est la nature et les sensations qu’elle fournit. Elle nous guide par le plaisir. Le modèle du plaisir est le plaisir physique, le «plaisir du ventre». Chez l'homme, s'y ajoutent les plaisirs de l'âme qui sont plus précieux. La recherche du plaisir engendre l'avidité et l'inquiétude. Pour parvenir à la tranquillité, il s'agit de ne se livrer à cette recherche qu'avec le discernement d'un être raisonnable. Il faut donc mesurer l'importance des désirs. Les uns sont naturels et nécessaires, d'autres, naturels mais non nécessaires ; d'autres, enfin, ne sont ni naturels ni nécessaires. Ces derniers sont vains et ne peuvent que nous agiter inutilement. Contentons-nous de satisfaire les premiers et, de temps en temps, les seconds. Nous n'avons besoin que du pain et d’eau, avec, de temps à autre, un peu de fromage. Pour vivre en paix, le sage doit aussi se délivrer de la crainte des dieux et de la peur de la mort. Les dieux existent, mais ne s'occupent pas des hommes. La mort est la suppression de toute sensation ; elle ne saurait donc nous toucher ni nous concerner. Tant que je la redoute, c'est en vain, puisque je ne suis pas mort. Et, quand je suis mort, j'ai cessé d'exister : aucune souffrance ni aucune angoisse ne m'atteint. La morale d'Épicure, particulièrement exposée dans la belle Lettre à Ménécée, affirme le lien nécessaire qui existe entre vertu et bonheur. La vertu consiste à savoir supporter courageusement la souffrance, à cultiver l'amitié qui est d'une incomparable douceur, et à ne jamais commettre d'injustice. Epicure n'était donc pas un jouisseur grossier. Mais il a posé au départ un principe faux : l'importance essentielle donnée à la recherche du plaisir. Il l'a d'ailleurs corrigé dans la pratique. Sachant que le plaisir est insatiable, il a compris que sa recherche devait être gouvernée par la raison. Sa morale ne manque pas de distinction ; cependant, sa visée est étroite : il s'agit de trouver une formule de vie qui donnera le maximum d'agréments et évitera les ennuis.


ÉPICURE, philosophe grec (341 -270 av. J.-C.). Son père était maître d'école et sa mère devineresse. Il vécut la plus grande partie de sa vie à Athènes, où il ouvrit une école en 306; « école » à ciel ouvert (le célèbre « Jardin d'Epicure »), où il vivait en communauté avec ses amis et ses disciples. Il ne nous reste de lui que trois lettres, qui contiennent le résumé de sa doctrine, et en particulier de sa morale : Épicure enseignait que le plaisir est le souverain bien, entendant par là non point, comme on le lui a fait dire un peu légèrement (et injustement), que l'homme doit s'abandonner aux voluptés faciles, mais, au contraire, que le bonheur est la récompense de la sagesse, de la culture de l'esprit et aussi de la pratique de la vertu. Sa doctrine du « calcul des plaisirs », source de tant de malentendus, demande à être précisée : Épicure nous donne comme but à atteindre un usage raisonnable des plaisirs, qu'il classe en trois groupes, selon qu'il sied : 1° de les favoriser; 2° de les admettre; 3° de les fuir. Il propose alors de favoriser ceux qui sont « naturels » et « nécessaires », d'admettre ceux qui sont naturels mais non nécessaires, de fuir ceux qui sont non naturels et non nécessaires. Ainsi accédera-t-on à l'état privilégié de l'homme, qui est le repos de l'âme, ou ataraxie’ (gr. a-taraxis, exempt de trouble). Le Jardin d’Épicure était un havre de paix au sein de la société tourmentée d'Athènes au IVe siècle av. J.-C., le refuge de disciples actifs; la frugalité et une relative austérité y régnaient. Le poète Lucrèce, qui fut le plus célèbre disciple d’Épicure, dans son Traité de la nature (De natura rerum) dira de lui, trois siècles après sa mort : « Ce fut un dieu, oui, un dieu, celui qui le premier découvrit cette manière de vivre que l'on appelle maintenant la sagesse. » Car l'épicurisme se développa au IIe s. av. J.-C. en Egypte, à Antioche et à Rome; au Ier siècle, des centres épicuriens se fondèrent avec Phèdre à Rome. L'épicurisme a connu un renouveau au XVIIe siècle, avec Gassendi, philosophe sensualiste, et inspiré la morale utilitariste des Anglo-Saxons (Bentham, Stuart Mill).




Épicure, philosophe grec, est né à Gargettos, dans l'Attique, en 337 avant J.-C. Il fixe sa résidence à Athènes, en 301 ou 302, pour y fonder une école qui devient célèbre. Pour lui le plaisir est l'unique bien des êtres et la douleur l'unique mal. Sa morale peut donc se résumer en ceci prudence dans la recherche du plaisir. L'épicurisme est moins une science qu'un art et forme l'antithèse du stoïcisme. Il en résulte, conséquemment, un violent antagonisme entre les deux écoles : les stoïciens attaquent les principes d'Épicure et l'accusent d'une coupable immoralité. Le philosophe meurt vers 270 avant J.-C. ; ses disciples se relâchent plus tard, substituant à la vertu les plaisirs sensuels, et le nom d'épicurien devient une injure.