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éphores, magistrats suprêmes de Sparte.

éphores, magistrats suprêmes de Sparte. On attribue leur institution à Lycurgue ou au roi Théopompe (viiie s. av. J.-C.). Au début, ils étaient choisis par les rois —► royauté et semblent avoir été chargés de juger les contestations privées et d’assurer une sorte d’intérim lors de l’absence des rois. Leurs attributions s’étendirent de plus en plus, peut-être à la suite de mouvements populaires, qui firent des éphores les représentants du peuple. Ils furent alors élus par le peuple (c’est-à-dire par les homoioi) et choisis souvent parmi les pauvres. Ils formaient un collège de cinq membres, renouvelé annuellement. À l’époque classique leurs attributions étaient nombreuses. Ils surveillaient les rois, les admonestaient, les déposaient au besoin, veillaient à la légitimité de la succession. Tous les citoyens étaient sous leur surveillance, qui visait à conserver l’intégrité de la constitution de Lycurgue. Ils avaient tous les pouvoirs judiciaires, jugeaient les procès, présidèrent la gérousia lorsqu’elle fut transformée en tribunal pour crimes politiques, ouvraient les enquêtes, lançaient les mandats d’arrêt, etc. Ils avaient la surveillance des finances et des impôts, convoquaient et présidaient, en outre, l’apella. Maîtres de la politique étrangère, ils proposaient la guerre et la paix, décidaient des traités, qu’ils faisaient approuver par l’appela ; ils recevaient les ambassadeurs, convenaient des campagnes militaires et des effectifs qui devaient y participer, désignaient le roi qui devait les commander; celui-ci était accompagné par deux des éphores qui le surveillaient et étaient en rapport, grâce à la scytale, avec les trois éphores restés à Sparte. Enfin, c’était l'un des éphores qui était le magistrat éponyme. Si les Spartiates et les rois ont toléré un tel pouvoir, c’est parce que, d’une part, ces magistrats, souvent pauvres, étaient corruptibles et que, d’autre part, ils n’avaient pas la majorité nécessaire dans leur propre milieu pour pouvoir toujours diriger d'une manière tyrannique. De plus, leur mandat ne durait qu’un an, au bout duquel ils avaient des comptes à rendre aux nouveaux éphores, et ils avaient donc toujours à craindre des représailles. Les éphores furent supprimés par Cléomène III à la fin du IIIe s. av. J.-C. ; on retrouve cependant à l’époque romaine cette magistrature, qui a perdu tous ses caractères politiques.

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