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Éphèse

Éphèse. Une des principales villes ioniennes sur la côte ouest de l'Asie Mineure, à l'embouchure du Caystros. Elle fut fondée par des colons grecs sous Androclos, le fils du roi d'Athènes Codros (voir migrations), et ils sont censés y avoir découvert le culte d'Artémis qui y était déjà établi (vraisemblablement la déesse-mère asiatique, voir cybèle). Éphèse survécut aux invasions cimmériennes (viie s.) mais fut prise au milieu du vie siècle par Crésus, le roi de Lydie, qui contribua à la reconstruction du grand temple d'Artémis, le quatrième à être construit sur ce site (les restes des quelques colonnes dédiées par Crésus sont aujourd'hui rassemblés au British Muséum). Le nouveau temple, de style ionique, avait de magnifiques proportions; il fut conçu par Chersiphron de Cnosse et achevé par son fils Métagénès. Les fondations en étaient assises sur des couches alternées de charbon et de morleton en raison de la nature marécageuse du site et le temple était orienté à l'ouest, ce qui était inhabituel (voir temples 1), afin de conserver l'orientation de l'autel initial. À la fin du vie siècle, comme les autres villes de la côte ionienne, Éphèse passa sous la domination perse. Après la défaite des Perses (voir médiques, guerres), la cité devint membre de la confédération de Délos, mais elle s'insurgea contre Athènes vers 412 av. J.-C. et se rangea du côté de Sparte. Le temple, qui avait été l'un des rares à avoir été épargné par les Perses à la fin de la révolte ionienne, fut incendié en 356 av. J.-C. — la nuit même de la naissance d'Alexandre le Grand selon la légende — et il fallut attendre deux cent vingt ans pour qu'il soit finalement restauré sur le même plan. En 334, la ville passa sous la domination d'Alexandre, puis, en 133 av. J.-C., sous le contrôle de Rome à la fin du règne d'Attale III. À l'époque romaine, Éphèse devint la principale ville de la province d'Asie (bien que Pergame en ait été la capitale) et le siège du gouverneur. Strabon, au début du Ier siècle apr. J.-C., la décrit comme «la plus grande place commerciale de toutes les villes d'Asie à l'ouest du Taurus» (la chaîne montagneuse de Cilicie). Les Actes des Apôtres (19) donnent une image vivante de la ville durant la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. Parmi ses citoyens illustres, on compte le philosophe Héraclite, le poète Hipponax et le peintre Parrhasios (Apelle était peut-être aussi originaire d'Éphèse). En 391 apr. J.-C., l'empereur Théodose interdit tout culte païen et l'on ferma donc le temple de Diane (la déesse romaine correspondant à Artémis). Les ruines de l'ancienne cité sont encore remarquables.

ÉPHÈSE. Ancienne cité ionienne d'Asie Mineure, elle abritait le grand temple d'Artémis, l'un des plus beaux du monde grec. Grande ville commerçante, elle tirait sa richesse de ses relations avec Sardes, capitale de la Lydie, d'où affluaient les marchandises venues d'Asie. Éphèse était en effet le point de départ de la Route royale conduisant à Suse, capitale de l'Empire perse, et passant par Sardes. La ville fut aussi un grand foyer de la civilisation grecque. Dominée par les Perses entre 545 et 466 av. J.-C., devenue membre de la ligue de Délos après la défaite perse des guerres Médiques, alliée d'Athènes puis de Sparte dans la guerre du Péloponnèse, Éphèse fut de nouveau soumise aux Perses puis à Alexandre III le Grand et ses successeurs à partir de 334 av. J.-C. Prospère à l'époque hellénistique et romaine (elle fut cédée à Rome par testament de son roi Attale III en 133 av. J.-C.), elle devint sous Auguste la capitale de la province romaine d'Asie. Éphèse fut touchée par la prédication des apôtres : saint Paul et saint Jean y séjournèrent. Détruite par les Goths, elle se releva et resta une ville active de l'Empire byzantin. Elle fut définitivement dominée par les Ottomans au début du XIVe siècle. Il reste aujourd'hui d'importantes ruines d'Éphèse, de l'époque hellénistique et romaine. Voir Éphèse (Temple d'), Milet, Phocée.

ÉPHÈSE (Temple d'). Temple consacré à la déesse Artémis, il était classé parmi les Sept Merveilles du monde. Le premier temple fut détruit en 652 av. J.-C. et sa reconstruction à laquelle participa généreusement Crésus dura 120 ans (VIe-Ve siècle av. J.-C.). Il avait des dimensions exceptionnelles ( 115 m sur 55 m) et était entouré d'une double rangée de colonnes à l'extérieur d'ordre ionique, hautes de 12 m. Respecté par le roi perse Xerxès après la révolte de l'Ionie, il fut incendié par un déséquilibré (Hérostrate) en 356 av. J.-C. et il fallut attendre 220 ans pour qu'il fût restauré sur le même plan. Abandonné, le temple servit de carrières de marbre pour la construction des monuments byzantins à Constantinople. Il n'en reste que des ruines aujourd'hui.

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