Enfance de Nathalie SARRAUTE

Enfance de Nathalie SARRAUTE, 1983, Folio.

• Nathalie Sarraute applique à ses souvenirs d’enfance la méthode d’investigation qu'elle met en œuvre dans ses ouvrages romanesques.

• Elle tente de retrouver l’enfant qu'elle fut, entre sept et onze ans, transplantée de Russie, pays où est restée sa mère, à Paris où son père, ingénieur chimiste, s'est installé avec sa seconde femme, Véra. Le récit n’est pas continu. Nathalie Sarraute se dédouble pour débattre avec elle-même de l’exactitude de ses souvenirs afin de ne pas les déformer en les écrivant. Elle s’applique à cerner par petites touches ce que fut son partage entre une mère lointaine et de plus en plus distante, et un père attentif, auprès de qui s’interpose cependant une belle-mère d’une froideur souvent perfide, que sa mère lui interdit d’appeler Maman-Véra.

• À cette tentative discrète s’applique pleinement l’éloge que fait Sartre de son style trébuchant, tâtonnant, si honnête, si plein de repentir, qui approche de l’objet avec des précautions pieuses, s'en écarte soudain par une sorte de pudeur ou par timidité devant la complexité des choses (Préface à Portrait d’un inconnu de N. Sarraute).