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ÉGOÏSME

ÉGOÏSME, n.m. (lat. ego «je»). ♦ 1° Au sens métaphysique, l’égoïsme consiste à n’affirmer que l’existence de soi et à considérer l'existence d’autrui comme incertaine et illusoire. Cette position est plus souvent, aujourd'hui, appelée solipsisme. ♦ 2° Au sens moral, pour désigner l’amour que chacun a pour lui-même, amour normal, sain, nécessaire et recommandable, on parlera d'amour-propre, d'amour de soi ou d’inclinations personnelles. Le terme «égoïsme» s'accompagne d'une connotation péjorative. Il a été mis en usage par les moralistes de Port-Royal et désigne un amour de soi déréglé et exclusif qui ignore le souci de l'intérêt général et l'altruisme, et se manifeste par une préoccupation constante de soi. C'est ce qui faisait dire à Pascal : «Le moi est haïssable.» Certains moralistes (Hobbes, Bentham) ont fait de l'intérêt personnel le motif de toutes les actions morales et le principe souterrain de toutes les notions dites morales. L'égoïsme n'est pas toujours le fait de la personne individuelle. Il y a des égoïsmes collectifs (égoïsme familial, égoïsme de classe, de parti).

égoïsme, amour excessif, voire exclusif, de soi. L’attachement que l’égoïste porte à lui-même l’amène à subordonner l’intérêt d’autrui au sien propre. Un certain degré d'égoïsme est nécessaire, mais l’égoïsme absolu, qui n’est pas compensé par de l’altruisme, est insensé : inéluctablement, il se traduit par l’isolement de l’individu au sein de son groupe, voire par le suicide (É. Durkheim). L’égoïste rapporte tout à lui ; le non-égoïste obéit à un système de valeurs qui dépasse sa propre individualité. Le premier a aussi davantage de difficultés à trouver un sens à son existence, parce qu’il est moins porté par la collectivité. C’est ce qui explique, probablement, pourquoi le taux de suicides chez les célibataires est plus élevé que chez les personnes mariées.

égoïsme (du lat. ego, moi), attitude intellectuelle de celui qui ramène tout à soi. — Sur le plan métaphysique, l'égoïsme est la doctrine qui considère l'existence des autres comme illusoire, ou, du moins, douteuse; cette acception métaphysique est aujourd'hui abandonnée. En psychologie, l'égoïsme désigne la tendance (légitime, au demeurant) à se défendre, à se maintenir, à se développer. En ce sens, il n'est autre chose qu'un aspect de l'instinct de conservation. Jusqu'ici, le terme n'est aucunement péjoratif. Il ne le devient que lorsqu'il désigne, au sens étroit, l'attachement excessif porté à soi-même, allant jusqu'au mépris des intérêts d'autrui. Il prend alors le caractère d'une anomalie, d'un facteur d'insociabilité, même lorsqu'il s'élargit en « égoïsme à deux » (le couple) ou en « égoïsme à trois » (le couple et l'enfant). Sur le plan moral, l'égoïsme s'oppose à l'altruisme, c'est-à-dire à la compréhension d'autrui, à la générosité ; il se nomme alors égocentrisme, individualisme, et s'oppose à toute forme d'« engagement » en général.




Disposition à rechercher en toutes choses son plaisir et son intérêt personnels (contraire : altruisme).

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