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ÉGALITÉ

Du latin aequalitas, « égalité », dérivé de aequalis, « égal ».
- En mathématiques, rapport entre deux grandeurs équivalentes, qui peuvent être substituées l’une à l’autre (« = » est le signe de l’égalité). - En droit (égalité civile), principe selon lequel tous les citoyens ont, à l’égard des lois, les mêmes droits et les mêmes obligations. - En politique (égalité politique), principe selon lequel tous les citoyens peuvent prendre part au gouvernement de la cité.
• Dans Les Lois, Platon distingue deux sortes d'égalité : l'égalité arithmétique, qui accorde à chacun la même chose, et l'égalité géométrique, qui distribue les honneurs en fonction du mérite de chacun. • La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789) affirme, dans son article premier, que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». • Il ne faut pas confondre l’égalité de droit avec l'égalité de fait : que les citoyens soient égaux « devant la loi » ne signifie pas qu'ils sont égaux par le rang et la fortune.
ÉGALITÉ, n.f. (lat. aequalitas «surface unie», «égalité»). ♦ 1° En mathématiques, l'égalité se dit de deux quantités équivalentes et qui peuvent se substituer l'une à l'autre sans modification. ♦ 2° Il y a des égalités logiques entre propositions, classes ou concepts, qu'on étudie en logique formelle. ♦ 3° Du point de vue éthique et politique, le problème concerne l'égalité effective ou à réaliser entre les hommes. La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789 (article 6) a proclamé l'égalité de tous les hommes devant la loi. C'est dire que les prescriptions, qu'il s'agisse des défenses ou des peines, doivent être les mêmes pour tous les citoyens, quelle que soit leur position sociale ou leur situation de fortune. Elle a aussi proclamé l'égalité des droits, c'est-à-dire les mêmes possiblités d'accès aux grades, emplois et distinctions quelle que soit la position d'origine du citoyen. C'est ce qu'on appelle l'égalité formelle. Elle est évidemment très théorique et n'empêche pas, pratiquement, l'action de toutes sortes d'influences avantageuses, en faveur des mieux lotis, par leur position, leurs relations ou leur fortune. L'article 1 de la même Déclaration proclame que «les hommes naissent libres et égaux en droits». Cette proclamation est également théorique et ne supprime pas les avantages effectifs dus à la naissance. ♦ 4° Il y a une inégalité naturelle à laquelle les biologistes comme Jean Rostand ont été les premiers très sensibles : elle «ne laisse à celui-ci que le droit d'être un sot, à celle-là que la liberté d'être une laide, accorde aux uns de quoi mériter toutes les récompenses quand elle inflige aux autres de quoi justifier tous les châtiments». (J. ROSTAND, Pensées d'un biologiste). L'éducation et les soins s'appliquent à corriger ces inégalités naturelles. ♦ 5° L'égalité matérielle n'assurerait à tous les citoyens le même niveau de bien-être que si tous étaient également capables de bien utiliser les ressources mises à leur disposition. — L'égalitarisme est une doctrine qui professe l'égalité de tous les hommes, à tous les points de vue ; et qui inspire des mesures politiques tendant à la rendre effective. Cette position plus idéologique que conforme aux données de l'expérience conduirait à de fâcheux résultats : absence de concurrence et de tout effort personnel, découragement des élites, nivellement. On peut, du moins, s'efforcer de rechercher le degré d’égalité matérielle nécessaire pour assurer à chacun l'indépendance et un minimum de bien-être. ♦ 6° La réflexion philosophique montre que la véritable égalité entre les hommes est métaphysique. En dépit de leurs différences «accidentelles» ils ont même nature, même origine, même destinée. C'est à ce niveau que se fondent les sentiments fraternels, la volonté de se regarder en égaux et de se rendre raisonnablement égaux.
ÉGALITÉ
En mathématiques, c’est le caractère des quantités substituables l’une à l’autre sans modification. Par analogie, on nomme égalité logique le fait que deux propositions s’impliquent réciproquement, que deux classes se contiennent mutuellement ou que deux concepts aient la même extension. ♦ Du point de vue politique et moral, on peut distinguer une égalité formelle, ou de droit (d’après laquelle d’une part les lois sont les mêmes pour tous les citoyens, d’autre part tous les citoyens jouissent des mêmes droits), de l’égalité réelle ou matérielle (d’après laquelle deux individus seraient exactement équivalents par leurs biens, leurs connaissances, leur pouvoir, etc.). Si l’égalité formelle, que Rousseau est sans doute le premier à avoir définie fortement, est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme, la seconde reste utopique (bien que la reconnaissance juridique des citoyens égaux en droit soit déjà en elle même un fait) - sinon redoutable dans la mesure où sa réalité instaurerait une société d’individus interchangeables. On lui préfère la recherche d’une égalité sociale admettant simplement en principe que les fonctions et avantages sont répartis proportionnellement aux mérites et au travail de chacun.
ÉGALITÉ
1. Sens mathématique : deux objets ou propositions sont égaux quand ils sont équivalents selon une certaine grandeur. Se marque par le signe = (construire un triangle ABC tel que AB = 2 AC). 2. Sens logique : relation telle que les termes entre lesquels elle existe sont substituables les uns aux autres. Se marque par le signe = .
3. Sens politique : reconnaissance des mêmes droits et devoirs aux citoyens devant la loi («La loi est la même pour tous... tous les citoyens étant égaux à ses yeux» : Déclaration des droits de l'homme).
On notera que le contraire d'égalité est inégalité et non différence : cela signifie que l’égalité (de droits) peut régner entre des individus différents. Par exemple, l’homme et la femme bien que différents seront également citoyens. Mais bien longtemps, les différences ont servi à justifier des inégalités : la femme n’a été que tardivement (1945 en France) admise à l'égalité juridique et politique. Il peut en être de même pour des différences de race ou de religion.
EGALITE (n. f.) 1. — (Sens vulg.) Parité en quantité, en valeur. 2. — (Class.) Syn. d'équivalence au sens 1. 3. — (Auj., logique math.) Relation réflexive, symétrique, transitive et telle que les termes entre lesquels elle existe sont indifféremment substituables les uns aux autres : cette dernière propriété permet de distinguer égalité et équivalence ; l’égalité est une relation d’équivalence, mais toute relation d’équivalence n’est pas une relation légalité : la congruence, par ex., est une relation d’équivalence, mais il est bien évident qu’il n’est pas indifférent au résultat d’une addition arithmétique de substituer à l’un de ses termes un nombre qui lui est congru modulo n. Il s’ensuit que, pour les modernes, égalité et identité sont synonymes tandis que la distinction entre équivalence et égalité est relative au domaine d’objets considérés et aux propriétés connues de ces objets ; opposée à différent. 4. — Egalité juridique : principe selon lequel les mêmes lois s’appliquent à tous. 5. — Egalité des chances : principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir.



égalité, relation entre deux quantités identiques ou entre deux choses de même nature. — D'un point de vue moral, « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » (Déclaration des droits de l'homme de 1789). Mais, en fait, il y a plusieurs manières de concevoir l'égalité : 1° On peut penser que l'égalité consiste à donner « à chacun la même chose » (« justice commutative »), telle qu'elle est pratiquée dans toutes les sociétés ou les Etats nouveaux inspirés par le socialisme, lors du partage des terres et des biens. Cette forme d'égalité a été préconisée par le communiste français Gracchus Babeuf (fin du XVIIIe s.); 2° On peut penser qu'il est plus juste de donner à « chacun selon ses besoins » (Aristote), ou, encore mieux, « à chacun selon son travail, selon son mérite » : c'est l'« égalité proportionnelle » (« justice distributive »), telle qu'elle est envisagée par Marx. Cette égalité est aussi, on le comprend, la source des inégalités dans la situation matérielle des hommes (il y a des forts et des faibles, des travailleurs et des paresseux). Mais, au-delà des inégalités de situation matérielle, qui sont inévitables, il subsiste une égalité de tous les citoyens devant la loi sociale, et, au-dessus de celle-ci, une égalité morale qui fait que tous les hommes, quels que soient leur pays ou leur condition, ont, comme disait Kant, « un même droit fondamental au respect » (c'est-à-dire à n'être pas violentés).