ecclésia, l'assemblée du peuple à Athènes.
ecclésia, l'assemblée du peuple à Athènes.
Tout citoyen qui jouissait de tous ses droits était tenu d’y participer, mais les habitants des dèmes éloignés d’Athènes et les riches ennemis de la démocratie ne pouvaient y paraître, ou évitaient de le faire pour marquer leur désapprobation. Afin de lutter contre l’abstentionnisme, au début du ive s. av. J.-C., l’État distribua des jetons de présence qui rapportaient une, puis trois oboles (misthos ecclesiastikos). Du temps de Solon, l’ecclésia se réunissait une ou deux fois par an mais, à l’époque classique, il y avait à chaque prytanie une assemblée régulière (kyria ecclèsia) et deux ou trois assemblées légales pour parvenir à liquider toutes les affaires (notninai) ; à quoi il faut ajouter les assemblées extraordinaires (synclètos ecclésia) lorsqu’une affaire importante n’avait pu être conclue dans le cours d’une assemblée, ou bien dans des cas exceptionnels comme la menace d’une invasion. L’ecclésia se réunissait d’abord sur l’agora, et ce ne fut qu’à la fin du vie s. qu’on aménagea la colline de la Pnyx; au milieu du ive s., lorsque fut terminé le théâtre de Dionysos, le peuple prit l’habitude de s’y réunir; quelques séances extraordinaires se tinrent aussi au Pirée.
L’ecclésia détient en principe tous les pouvoirs (législatif, délibératif, judiciaire) et la nomination des magistrats. Elle écoute les rapports des magistrats et passe les décrets ; c’est elle qui déclare la guerre, règle les opérations militaires, décide la paix. En collaboration avec les nomothètes et la boulé, elle promulgue les lois. Elle surveille les magistrats, après les avoir élus, et, à chaque prytanie, ils viennent rendre compte de leur gestion et peuvent être destitués. C’est elle encore qui vote l’ostracisme et qui donne le droit de cité à un étranger qui veut être naturalisé, ou le rend à un citoyen frappé d’atimie. C’est elle, enfin, qui est saisie des actions judiciaires appelées eisangélia et probolê. L’assemblée est convoquée par les prytanes, qui dressent l’ordre du jour et l’affichent quatre jours à l’avance; le président est l’épistate des prytanes, assisté d’un héraut et d’un secrétaire. La police est faite par des archers scythes, esclaves de l'État, qui ont leur caserne près de l’Aréopage. Au ive s., les citoyens font la police eux-mêmes, et au IIe s. ce sont les éphèbes. N’importe quel citoyen peut prendre la parole, bien qu’en général ce ne soit que les orateurs, chefs de partis, qui montent à la tribune. L’orateur est couronné de myrte et considéré comme sacré. S’il veut présenter un amendement ou un contre-projet, il doit cependant le faire par écrit. Un citoyen frappé d’atimie qui monte à la tribune peut être condamné à mort. Une proposition qui paraît illégale peut aussi être attaquée par n’importe quel citoyen en vertu de l’accusation appelée « graphê paranomon ». À la fin de la séance, les prytanes mettent les questions au vote, qui se fait à main levée, sauf dans certains cas, comme pour les votes d’ostracisme.
ECCLÉSIA. Assemblée du peuple dans les cités grecques de l'Antiquité. À Athènes, sous Périclès, elle était convoquée trois à quatre fois par mois sur la colline de la Pnyx et réunissait tous les citoyens, hommes libres et adultes nés de père et de mère athéniens. L'ecclésia détenait tous les pouvoirs : elle désignait et contrôlait les magistrats, votait les lois, décidait des finances, de la guerre ou de la paix et prononçait l'ostracisme. Chacun, en principe, pouvait y prendre la parole, mais celle-ci fut souvent monopolisée par les bons orateurs et les chefs de partis. Pour lutter contre l'absentéisme dû à la fréquence des réunions mais aussi permettre aux plus pauvres de siéger à l'ecclésia, on versa au IVe siècle av. J.-C. des indemnités aux participants (mysthoï). L'ecclésia perdit de son importance à l'époque hellénistique. Voir Boulé, Démocratie athénienne, Prytane.
Assemblée du peuple des cités grecques. C'est à Athènes qu'elle joua le rôle politique le plus déterminant, exerçant un gouvernement de démocratie directe (v. DÉMOCRATIE). Réunie sur la colline de la Pnyx, elle regroupait l'ensemble des citoyens, dont les plus pauvres touchèrent des indemnités (misthoi) pour pouvoir assister aux débats à partir de la fin du Ve s. av. J.-C. Le terme fut repris dans la Bible (v.) pour désigner la communauté juive, puis les premiers Pères l'appliquèrent à l'Église chrétienne.
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