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doctrine Brejnev

Doctrine établissant la « souveraineté limitée », élaborée en 1968 par Léonid Brejnev, premier secrétaire du PCUS depuis 1964. La souveraineté nationale de l'Etat socialiste doit en effet s'effacer au profit de l'intérêt général de la communauté socialiste. En pratique, cette doctrine justifie l'intervention dans les affaires intérieures d'un pays membre du bloc soviétique dans le cas où le socialisme y serait menacé. BREJNEV Leonide Ilitch (* Dnieprodzerjinsk, Ukraine, 19.XII.1906, † Moscou, 10.XI.1982) Homme politique soviétique. Commissaire politique dans l'Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale, premier secrétaire au Kazakhstan (1954), membre du présidium du Comité central du parti communiste (1956), il remplaça, en mai 1960, Vorochilov comme président du présidium du Conseil suprême. Il fut ainsi le chef d'État nominal de l'URSS. En 1964, il contribua au renversement de Khrouchtchev et lui succéda comme premier secrétaire du parti communiste (14 oct. 1964). Malgré sa santé fragile, il resta dix-huit ans au pouvoir, son autorité ayant été renforcée le 16 juin 1977, lorsqu'il fut élu à la présidence du présidium du Soviet suprême. Né des craintes provoquées dans le parti par les velléités réformatrices de N. Khrouchtchev, le pouvoir de Brejnev gela les rapports de force au sein de l'Union soviétique, au profit de l'armée, de la police politique et des cadres toujours staliniens. L'intervention soviétique en Tchécoslovaquie, en 1968, eut pour suite logique une répression sévère de toute opposition politique en URSS et la direction collégiale du pays changea la « coexistence pacifique », inaugurée par Khrouchtchev, en un surarmement qui provoqua la crise des euromissiles (v.) des années 1980. L'intervention en Afghanistan, en 1979, procéda du même aveuglement.


Brejnev, Leonid Ilitch (Dnieprodzerjinsk 1906-Moscou 1982) ; secrétaire général du PCUS [1964-1982]. Né en Ukraine, il entre au Komsomol en 1923 puis au Parti en 1931, tout en acquérant une formation d’ingénieur. Secrétaire de district dans la région de Dnieprope-trovsk à la faveur des purges staliniennes, il obtient durant la guerre le grade de général comme cadre politique de l’armée. Protégé de Khrouchtchev, il est premier secrétaire du parti communiste de Moldavie en 1950 puis, après une courte disgrâce, du Kazakhstan en 1955. Élu au Bureau politique en 1956, il est président du Praesidium du Soviet suprême de 1960 à 1963, ce qui équivaut à une mise à l’écart. Chef de file des opposants face aux réformes du Parti opérées par Khrouchtchev, il devient lors de la chute de ce dernier secrétaire général du PC. Après avoir affirmé sa prééminence au sein de la direction collégiale, il écarte Podgorny en 1977 et le remplace à la tête de l’État, avant de s’imposer comme chef des armées. Désormais seul maître du pouvoir, il installe ses partisans et sa famille aux postes de commande, s’entoure d’un véritable culte de la personnalité, accumulant les titres et les honneurs. Attaché à la stabilité, il favorise le Parti et la nomenklatura, mais installe le pays dans une grave stagnation économique masquée par d’audacieuses avancées en politique étrangère, dans le tiers-monde ou face aux États-Unis lors de la course aux euromissiles. Touché par la maladie, il s’efface peu à peu et meurt sans avoir pu imposer son candidat, Tchemenko. Bibliographie : A. Avtorkhanov, La Méthode Brejnev. Analyse et histoire d’un règne, 1981.

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