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Deuxième extrait: Que suis-je ? (cours sur la conscience)

Deuxième extrait: Que suis-je?


Descartes – « Discours de la Méthode » – IVe partie = L'homme est une substance qui pense.

« Puis, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse, mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point, et qu'au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j'étais, au lieu que, si j'eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle ; en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est. »

=> http://www.litteratureaudio.org/mp3/Discours_de_la_methode_04.mp3 (à partir de 3’31)



Le premier extrait répondait à la question « suis-je? », le deuxième répond à la question: « Que suis-je? »

2 thèses:


Pour Descartes, cette conscience est une entité, une chose en soi et non une simple capacité de nos esprit = une « substance pensante », cad un esprit, une âme!

Qu’est-ce qu’une substance ? ce qui fait qu’une chose reste un et la même à travers divers changements (ou accidents).
Exemple = Socrate est chauve et assis = la substance, c’est le substrat qui reçoit ces qualités, qui fait que Socrate, malgré tous les changements qui l’affectent, reste le même (« sub » = au-dessous, « stare » = rester).

Qu’est-ce qu’une substance pensante ? Dire que le je pensant est une substance pensante c’est donc dire que les états mentaux, qui lui appartiennent, sont ce qui arrive à cette substance ; et qu’au-delà, il y a quelque chose, un moi, ou l’âme qui sert à les relier, qui les retient, qui en est l’origine. En effet, la substance, condition sine qua non de la conscience. La substance est ce sans quoi rien ne peut ni être ni être conçu ou pensé = SUBSTANTIALISME CARTESIEN.

* L’âme est plus facile à connaître que le corps, puisque je ne puis douter ni qu’elle est (puisque c’est moi) ni de ce qu’elle est (pure pensée). Scission radicale entre 2 domaines, esprit et matière/ âme et corps. On a d’un côté le domaine du purement spirituel, étranger à l’espace, indivisible : c’est l’intériorité pure. De l’autre, ce qui est purement matériel, mécanique, le corps, fragment d’étendue, divisible : domaine de l’extériorité. = DUALISME CARTESIEN.



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