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Deux mondialisations dans l’Histoire

Deux mondialisations dans l’Histoire :

a)     Première mondialisation en 1687 : Révolution scientifique de Newton : science moderne, gravitation universelle. La science est universelle, mondiale. La science est révolutionnaire (Condorcet), elle vaut pour les aristocrates, comme pour les roturiers. Avant tout était local, régional (langues, coutumes, moeurs). Lumières contre l’obscurantisme. Science = premier discours de la mondialisation. Science, premier âge de la mondialisation. Idée de progrès, d’optimisme (liberté et bonheur). Le discours de la science moderne est sans nul doute, sinon le seul, du moins le premier à posséder une véritable et crédible vocation « mondiale » dans l'histoire de l'humanité, le premier à pouvoir légitimement prétendre valoir pour tous les hommes, en tout temps et en tout lieu, pour les riches comme pour les pauvres, pour les puissants comme pour les faibles, pour les aristocrates comme pour les roturiers.
 
b)    Deuxième mondialisation en 1970/80 : GATT - OMC. Révolution économique : compétition capitalisme généralisée (entreprises, laboratoires, universités, etc.). Ouverture de la compétition au monde entier. Plus tard, Internet va rendre les marchés financiers instantanés. L'histoire n'est plus « aspirée » par des causes finales, par la représentation d'un monde meilleur, d'une finalité supérieure (Liberté, Progrès, Bonheur), mais, forcée ou « poussée » par les causes efficientes, par la seule nécessité de la survie, par l'obligation absolue d'innover ou de… crever. L'économie moderne fonctionne comme la sélection naturelle chez Darwin (« struggle for life ») : dans une logique de compétition mondialisée, une entreprise qui ne s'adapte pas et qui n'innove pas presque chaque jour est une entreprise vouée à disparaître.


Quatre traits effrayants essentiels sur lesquels jouent les écologistes :

1)    Perte du sens de l’Histoire : L’Histoire était animée par une fin (Liberté, progrès et bonheur). Maintenant, on ne sait plus où va le monde, on ne sait plus pourquoi on construit le monde. Monde dérégulé. Pas de maîtrise de l’Histoire. Personne ne peut plus rien prévoir (révolutions arabes, crise de 2008, Covid, etc.). L’Histoire n’a plus de fin, de causes finales. Histoire du monde devenue mécanique, aveugle, anonyme, automatique. Perte du sens. Personne ne peut maîtriser le cours de l’Histoire. Un processus sans sujet. Aucun contrôle sur le cours du monde.

2)    Innovation destructrice (Schumpeter) : innover ou mourir (modèle darwinien). Innovation perpétuelle et impérative. Il n’y a plus que des causes efficientes (Aristote). Exemple des Smartphones. Compétition et innovation perpétuelles. Tout ce qui est ancien est obsolète, démodé ou muséifié (vintage, culte, iconique). Destruction de l’ancien. L’ancien est réac, arriéré, passéiste.

3)    Dépossession démocratique : La politique ne peut plus rien d’où le thème de souveraineté nationale résurgent. Face à la mondialisation, les politiques locales ne peuvent plus rien. Impuissance du politique. La croissance, le chômage en France ne dépendent plus du gouvernement français ;-(

4)    Consommation permanente : Innovation => consommation. Culture du jetable. Comme la drogue : augmenter les doses et rapprocher les prises. Plus de valeur qui soit hors marché. Marchandisation du monde. Tout est vendable.


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