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DÉSIR

Du latin desiderare, « constater l'absence de », d'où « chercher », « désirer ». Tension vers un objet que l’on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir. • Comme le montre Platon dans Le Banquet, le désir est étroitement lié au manque : « ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour ».

• Épicure établit une véritable hiérarchie des désirs, en distinguant les désirs qui sont naturels et nécessaires (manger, boire, dormir), ceux qui sont naturels mais non nécessaires (faire l'amour, manger des mets raffinés) et ceux qui ne sont ni naturels ni nécessaires (goût du luxe, de l'opulence, des honneurs). D'après Épicure, seuls les désirs de la première espèce méritent d'être toujours satisfaits. • Pour Spinoza, le désir, entendu comme appétit devenu conscient de lui-même, n'est rien d'autre que l'essence même de l'homme.

DÉSIR, n.m. Tendance consciente d’elle-même, dirigée vers une fin conçue ou imaginée. Il est plus élaboré que le besoin ; il ne s’élève pas toujours au niveau de l’acte volontaire (qui suppose réflexion, délibération, décision, et, par conséquent, coordination et synthèse des différentes tendances, aucune ne devant s’imposer au détriment des autres) ; la volonté, disait Louis Lavelle, doit assumer le désir. — Désignant un simple niveau dans l’activité volontaire, et non une détermination intégrale, le concept philosophique de désir n’inclut pas le sens ordinaire (tyrannie de la tendance) ; la philosophie enseigne, depuis toujours, qu’un désir n’est irrésistible que par la démission de la volonté. Ex. : l’épithumia selon Platon (désir) est un tyran si elle échappe au nous (raison). Aristote montre que le désir s’élève de l’appétit sensuel à un mouvement vers le Bien.

désir, tendance devenue consciente de son objet. La faim, par exemple, est un besoin que je cherche à satisfaire et mon désir de manger, né de celui-ci, est la conscience que j’ai de cette situation. Si je mange avant que ma faim ne s’affirme, le désir n’aura pas le temps de naître ; pour qu’il apparaisse il est nécessaire qu’un obstacle surgisse. Le désir naît de la frustration. Il donne à la vie affective sa tonalité, suscite les sentiments et les passions, est à la base de la vie active. Cependant, s’il est vrai que la volonté ne s’exerce pas sans désir préalable, celui-ci n’implique pas, automatiquement, l’acte volontaire. En effet, je peux être conscient de ma faim, désirer manger et, pourtant, ne rien faire pour satisfaire mon besoin.

DÉSIR

1. Mouvement vers quelque chose que l’on connaît ou que l’on imagine comme source de satisfaction (la faim et la soif sont des désirs). Toute la philosophie souligne le fait que le désir est illimité, qu’il ne s’assouvit pas, comme le besoin, dans les objets désirés mais reste une perpétuelle tension. Et le problème, pour la philosophie, est de déterminer la valeur du désir en analysant les relations qu’il entretient avec la raison.

2. La psychanalyse , en considérant avant tout le désir inconscient, a précisé et développé le fait que le désir vise une satisfaction qui est de l’ordre du fantasme c’est-à-dire de l’imaginaire le désir tend à retrouver des satisfactions antérieures (de l’enfance).

DESIR (n m.) 1. — (Psychan.) Tension vers un but anticipé ou mémorisé comme pôle de satisfaction ; opposé à volonté. 2. — Pour Freud, le désir inconscient est lié à la satisfaction hallucinatoire qui suppose la réactivation de schèmes perceptifs, associés à la situation favorable antérieure (enfance). Lacan considère ce mode hallucinatoire de satisfaction comme étant la seule réalité du désir. 3. — Indice de manque, de négativité, de moindre être.

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