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DESCARTES René (1596-1650)

DESCARTES René (1596-1650)

Né à La Haye, en Touraine, dans une famille noble, il fut toujours jaloux de son indépendance. Élève au collège des jésuites de La Flèche, il n'y apprécie guère l'enseignement philosophique, qui se perd en discussions sans jamais rien établir de certain. Il se tourne vers les mathématiques qui, seules, lui paraissent capables de vérité et forme le projet d'appliquer leur méthode à tous les domaines du savoir, y compris la philosophie. Engagé volontaire dans plusieurs armées, duelliste, grand voyageur, amateur des plaisirs de la vie mondaine, il mêla toujours étroitement la méditation et l'action. C'est ainsi qu’en 1619, alors qu'il était engagé dans l'armée du duc de Bavière, il eut dans son « poêle » (petite chambre chauffée par un poêle) la révélation, dans un rêve, de sa mission philosophique : unifier toutes les connaissances humaines dans une sorte de mathématique universelle. Il vécut de 1629 à 1649 en Hollande, à l'abri des poursuites de la censure française, publiant régulièrement des ouvrages, tantôt de science, tantôt de métaphysique. Homme d'action de constitution fragile, il voulait que la philosophie servît la vie, et travailla à fonder une médecine véritablement scientifique. Devenu en 1649 professeur particulier de la reine Christine de Suède, Descartes mourut à Stockholm, d'une pneumonie.

DESCARTES (René), philosophe français (La Haye, Touraine, 1596 - Stockholm 1650). Séduit d'abord par la carrière des armes (1617-1629), il passa la plus grande partie de sa vie en Hollande, soucieux de se mettre à l'abri des persécutions de l'Eglise. Philosophe classique par excellence et symbole, pour maints étrangers, de l'esprit d'un peuple tout entier, il est de fait qu'il imposa à notre culture un style de pensée par « idées claires et distinctes », et qu'il libéra la réflexion philosophique de toute autorité (religieuse ou politique), inaugurant ainsi la pratique de la « méditation personnelle ». Son rationalisme est d'abord de principe, fondé sur la certitude que tout esprit bien conduit peut parvenir à la connaissance de la vérité. Le Discours de la méthode (1637) énonce ces règles, qui doivent régir toute recherche, philosophique ou scientifique. Dans les Méditations métaphysiques (1641), qui constituent son œuvre philosophique fondamentale, il part d'un doute « méthodique » sur toutes choses, et découvre que dans le doute le plus radical on ne peut pas douter que l'on doute. La pensée représente donc notre première certitude, et, de là, le philosophe va déduire son existence (« Je pense, donc je suis »); puis l'existence de Dieu à partir de la notion de l'infini qui est en nous; enfin l'existence du monde matériel à partir du sentiment des affections de notre corps. Sa doctrine, proprement rationaliste, est donc fondée sur la déduction de toutes choses à partir de la pensée. Sa morale, exposée dans le Discours de la méthode, dans une vaste Correspondance (notamment avec la princesse Elizabeth), et dont le Traité des passions de l'âme (1649) analyse les soubassements physiologiques, comporte : d'une part, une morale provisoire (adoptée en attendant de pouvoir fonder ses actes sur la vérité), de tendance stoïcienne, tempérée par un certain opportunisme; d'autre part, l'ébauche d'une morale définitive, fondée sur la connaissance de la vérité : « Il suffit de bien juger pour bien faire. » Egalement mathématicien et physicien, il expose sa conception du monde dans les Principia philosophiae (« Principes de la philosophie ») [1644]; il est, en outre, le créateur de la géométrie analytique, c'est-à-dire de l'application de l'algèbre à la géométrie.

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