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CROISADES

CROISADES Le terme, apparu bien plus tard, désigne à l’origine une guerre sainte entreprise par la Chrétienté coalisée pour délivrer les Lieux saints de l’occupation ottomane. Il y en eut huit ; les Français prirent une part significative dans les trois premières et les deux dernières. La première clôt le XIe siècle. C’est en 1095, lors du concile de Clermont, que le pape Urbain II, relayé par Pierre l’Ermite, appelle la chevalerie d’Occident à prendre les armes. Le départ est fixé au 15 août 1096. En fait, des groupes de pèlerins se sont déjà mis en route ; ceux d’entre eux qui parviendront à Byzance seront parqués sur la rive asiatique du Bosphore, où les Turcs les massacreront (21 octobre 1096). Quatre armées prendront le chemin de la Palestine pour se rejoindre en Asie Mineure. En 1099, l’expédition met le siège devant Jérusalem et, le 15 juillet, les croisés prennent la ville, y faisant un grand carnage parmi les juifs et les musulmans. La deuxième croisade (1147-1149) échoua devant Damas (été 1148), que Louis VII et son allié, l’empereur Conrad III, assiégèrent en pure perte. Philippe II Auguste partit pour la troisième croisade avec Richard Cœur de Lion (1189-1192). Les deux monarques, qui avaient été proches amis, étaient alors devenus adversaires et l’entreprise fut un rien bâclée. Du reste, sitôt après la prise d’Acre, Philippe II rentra comploter avec Jean sans Terre. Richard, demeuré seul sur place, fut battu par Saladin, roi d’Égypte, et se trouva dans l’obligation de traiter avec lui. Lancées en 1248 et en 1265, les deux dernières croisades furent l’affaire du roi Louis IX. Au cours de la septième, les croisés furent stoppés à Mansourah, en Égypte, et durent battre en retraite au printemps 1250. Le typhus décima leurs rangs et le roi, lui-même malade, dut s’aliter. Les Sarrasins n’eurent qu’à le cueillir au lit. L’affaire se solda par une très forte rançon à payer. Le bilan de la huitième fut pire encore puisque Saint Louis, peu après avoir débarqué à Tunis, y contracta la peste et y mourut le 25 août 1270. On a longtemps cru que les croisades avaient conduit au démarrage économique de l’Occident ; les données actuelles permettent d’affirmer qu’il n’en fut rien. À noter que certains mouvements populaires (nés pour défendre la Chrétienté) portèrent aussi le nom de croisade : il y eut celle dite « des enfants » (en fait des pauvres de tous âges) en 1212 et celle des pastoureaux vers 1251.

C'est sous ce nom qu'on désigne les expéditions qui, de 1096 à 1291, furent entreprises par divers États chrétiens d'Europe pour la libération de la Terre sainte et la défense du Saint-Sépulcre contre les musulmans. Au nombre de huit, elles connurent quelques succès et de nombreux revers. À ces diverses tentatives restent attachés des noms fameux, qu'ils en aient été les acteurs ou les instigateurs : le pape Urbain II, Pierre l'Ermite, Godefroi de Bouillon, saint Bernard, Frédéric Barberousse, Philippe Auguste, Richard Coeur de Lion, Saint Louis, etc. C'est au cri de Dieu le veut que des milliers d'hommes se levèrent de toutes parts pour entreprendre la guerre sainte. Ils prirent pour signe de ralliement une croix, cousue sur leur vêtement ou peinte sur leur bouclier. À ceux qui « prenaient la croix », le Saint-Siège accordait des indulgences qui les absolvaient de leurs péchés. Sur le plan économique, l'apport des croisades ne fut pas négligeable. Par la création des États latins d'Orient, le commerce avec le Levant s'accrut et les mouvements d'argent ainsi rendus nécessaires furent à l'origine du développement des techniques bancaires, notamment par les Templiers.




CROISADE (PREMIÈRE)

( 1096-1099). Nom donné à l'expédition militaire organisée par l'Église afin de délivrer les Lieux saints de Palestine occupés par les musulmans. Elle fut décidée au concile de Clermont par le pape Urbain II en 1095. La première croisade comporta la croisade dite populaire dirigée par Pierre l'Ermite et Gautier Sans Avoir et la croisade des barons commandée principalement par Godefroi de Bouillon, Raimond IV, comte de Toulouse, et le Normand Bohémond. La croisade populaire, mal commandée, fut massacrée par les Turcs en Asie Mineure (1096). Celle des barons s'empara d'Édesse, d'Antioche et de Jérusalem (15 juillet 1099). Elle aboutit à la création du royaume latin de Jérusalem, de la principauté d'Antioche, du comté d'Édesse et du comté de Tripoli. Pour défendre ces conquêtes, des ordres de moines-soldats furent créés : les Templiers et les Hospitaliers. Voir Croisades. CROISADE (DEUXIÈME) (1147-1149). Nom donné à l'expédition militaire organisée par l'Église et prêchée par saint Bernard à Vézelay. Elle eut pour origine la reconquête du comté d'Édesse par les musulmans. La deuxième croisade fut commandée par le roi de France Louis VII et l'empereur germanique Conrad III. Elle échoua devant Damas. Voir Croisades, Nur al-Din. CROISADE (TROISIÈME) (1189-1192). Nom donné à l'expédition militaire décidée par le pape Grégoire VIII après la prise de Jérusalem par Saladin (1187). Elle fut commandée par le roi de France Philippe II Auguste, le roi d'Angleterre Richard Ier Coeur de Lion et l'empereur Frédéric Ier Barberousse. Jérusalem ne put être reconquise mais un accord fut conclu avec Saladin autorisant les chrétiens à se rendre en pèlerinage à Jérusalem. La côte, de Tyr à Jaffa, fut aussi laissée aux Francs. Voir Jérusalem (Royaume de). CROISADE (QUATRIÈME) (1202-1204). Nom donné à l'expédition militaire organisée par le pape Innocent III et commandée par Boniface de Montferrat, Baudouin de Flandre, le doge de Venise, Dandolo et Geoffroy de Villehardouin. Destinée à attaquer l'Égypte, coeur de la puissance musulmane, elle fut détournée de son but par Venise qui assurait le transport des croisés. L'Empire byzantin en fut la victime. Constantinople fut prise et pillée ( 1204). Elle devint la capitale de l'Empire latin d'Orient. Les Byzantins se replièrent en Asie Mineure où ils fondèrent l'Empire de Nicée. La quatrième croisade provoqua la rupture définitive entre la papauté et l'Église orthodoxe (Schisme d'Orient). Voir Croisades, Épire (Despotat d'), Trébi-zonde (Empire de). CROISADE (CINQUIÈME) (1217-1219). Nom donné à l'expédition militaire prêchée en 1215 par le pape Innocent III. La cinquième croisade fut commandée par le roi de Jérusalem, Jean de Brienne, le roi de Chypre et le roi de Hongrie. Elle aboutit à la prise de Damiette, en Égypte. Mais la ville dut être restituée pour permettre aux croisés, vaincus, de réembarquer. CROISADE (SIXIÈME) (1228-1229). Nom donné à la croisade commandée par l'empereur Frédéric II. Celui-ci négocia avec le sultan d'Égypte qui redonna aux croisés Jérusalem, Bethléem et Nazareth. CROISADE (SEPTIÈME) (1248-1250). Nom donné à l'expédition militaire commandée par Louis IX (saint Louis). Elle fut provoquée par la reconquête définitive de Jérusalem par les musulmans en 1244. Les croisés échouèrent dans une tentative de conquête de l'Égypte. Louis IX fut capturé et libéré contre rançon. CROISADE (HUITIÈME) (1270). Nom donné à la deuxième expédition militaire dirigée contre le sultan mamelouk d'Égypte qui s'était emparé d'Antioche (1268) et commandée par Louis IX (saint Louis), qui mourut de la peste devant Tunis (1270). Voir Croisade (Septième), Croisades CROISADE DES ALBIGEOIS. Croisade prêchée par le pape Innocent III et conduite par Simon de Montfort et les seigneurs du nord de la France entre 1209 et 1218 contre les populations hérétiques du Midi de la France et le comte de Toulouse. Voir Albigeois. CROISADE DES ENFANTS. Mouvement populaire déclenché en France, dans l'Empire et en Italie du Nord au début du XIIIe siècle, après l'émotion suscitée par des processions destinées à soutenir la victoire sur les Sarrasins d'Espagne (Las Navas de Tolosa, 1212). Le terme « enfant » vient d'une mauvaise interprétation des témoignages de l'époque. Parvenus dans les ports méditerranéens, la plupart des croisés furent refoulés ; les autres moururent dans des naufrages ou furent vendus comme esclaves en Égypte. Un mouvement analogue eut lieu lors de la défaite de Louis IX en Égypte, celui des Pastoureaux. Voir Reconquista. CROISADES. Nom donné par les historiens à une série d'expéditions militaires (XIe - XIIIe siècle) organisées par l'Église pour délivrer la Terre sainte occupée par les Turcs seldjoukides musulmans. Après la prise de Jérusalem en 1099, les croisés s'installèrent en Palestine où ils fondèrent des États féodaux soumis sans cesse aux assauts des musulmans. Malgré les renforts et les expéditions de secours (huit croisades en 170 ans), les derniers établissements francs succombèrent en 1291. Au point de vue militaire, les croisades en Orient furent un échec car les Lieux saints restèrent aux mains des musulmans. Elles permirent cependant de fructueux échanges commerciaux dont profitèrent surtout les cités marchandes de Venise, Gênes et Pise. Mais les croisades contribuèrent à l'affaiblissement de l'Empire byzantin face aux Turcs. Voir Croisade (Première, Deuxième, Troisième, Quatrième, Cinquième, Sixième, Septième, Huitième, États latins d'Orient.

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